L'ÉQUIPE d'Olivier Delattre, unité « Génétique et biologie des cancers » (Inserm U830) à l'institut Curie, centre de référence en France des tumeurs d'Ewing, et l'équipe de Pierre Chabord, unité « Microenvironnement de l'hématopoïèse et cellules souches » (Tours), ont réalisé un travail coopératif. Ils ont découvert que des cellules du mésenchyme sont à l'origine de la tumeur maligne. Le mésenchyme est le «tissu conjonctif embryonnaire (…) d'où sont issus les tissus conjonctifs et les vaisseaux sanguins et lymphatiques» (dictionnaires Masson).
Les chercheurs montrent que le profil du transcriptome (ensemble des ARN messagers) des cellules tumorales d'Ewing est proche de celui des cellules du mésenchyme et notamment des cellules souches mésenchymateuses.
De plus, en inhibant la protéine anormale EWS/FLI-1 à l'origine des tumeurs d'Ewing, les chercheurs ont réussi à forcer les cellules tumorales à retrouver leur statut d'origine de cellules souches mésenchymateuses. Des cellules qui redeviennent capables de se différencier normalement, pour donner des cellules osseuses ou autres.
«Cette approche ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques car, en forçant les cellules à reconquérir leur fonction première, il devrait être possible de les rendre moins agressives et d'empêcher leur prolifération», commentent les auteurs.
On sait que, tant que les cellules tumorales gardent leur capacité à remplir leur fonction, elles prolifèrent généralement peu et sont de bon pronostic. Et que, une fois cette faculté perdue, les cellules tumorales deviennent très agressives.
Modèle animal.
Par ailleurs, ces travaux doivent permettre de mettre au point un modèle animal du sarcome d'Ewing pour chercher de nouveaux traitements.
Avec 50 à 100 nouveaux cas par an en France, le sarcome d'Ewing est la deuxième tumeur maligne osseuse en termes de fréquence. Elle atteint les enfants, les adolescents et les adultes jusqu'à 30 ans, avec un pic de fréquence entre 10 et 20 ans.
La tumeur se développe dans les os du bassin, les côtes, le fémur, le péroné et le tibia. Elle a un fort pouvoir métastasiant. La stratégie thérapeutique combine, dans la majorité des cas, la chimiothérapie et la chirurgie.
« Cancer Cell », 8 mai 2007.
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