Brève

L'AP-HP accélère les fermetures de lits de gériatrie en s'associant avec les Ehpad

Publié le 16/05/2019
gériatrie

gériatrie
Crédit photo : BURGER/PHANIE

La gériatrie ne serait-elle plus une mission de service public pour l'AP-HP ? D'ici à 2024, l'AP-HP prévoit de réduire de 30 à 50 % le nombre de ses lits de gériatrie au sein de ses unités de soins de longue durée, alors que l'ARS d'Ile-de-France avait au contraire préconisé en 2018 une hausse du nombre d'USLD dans certains départements franciliens pour faire face au vieillissement. Ces 18 services totalisent 2 392 lits jugés par la direction vétustes et ayant un déficit d'attractivité (sous-occupation des lits à 89 %, en baisse de 7 % par rapport à 2017). De plus, 35 % seulement des patients des USLD de l'AP-HP en 2018 seraient "hospitalo-requérants", la majorité des autres patients relevant plutôt des Ehpad. Olivier Saint Jean, chef du service de gériatrie (HEGP) va même plus loin : « Seuls 10 % des patients qui vivent en USLD ont un état de santé qui justifie leur présence ». Enfin, l'AP-HP évoque des difficultés à recruter des médecins gériatres et du personnel dédié. En novembre 2018, l'Assistance publique avait présenté à l'ARS un projet de fermeture de 1061 lits, soit de près de la moitié des places actuelles. Pour prendre le relais des lits hospitaliers supprimés, la direction des hôpitaux parisiens envisage la création d'un nombre équivalent de places dans de nouveaux Ehpad. L'objectif est de transformer l'ensemble des 55 % de chambres doubles en chambres uniques, tout en rénovant les locaux.

Opposants

Transférer la charge aux Ehpad n'est pas la panacée selon les médecins qui s'opposent aux fermetures. Selon l'un d'entre eux, le risque est grand « d'aggraver leurs charges avec des patients très lourds alors qu'ils n'ont pas assez d'infirmières de nuit et moins d'aides-soignantes que nous ». Quant aux syndicats Sud Santé et CGT, ils demandent un moratoire du plan de fermeture.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr