ARTS
par JEAN-JACQUES LEVEQUE
A VEC le choix d'une trentaine de tableaux couvrant sa période de 1945 à 1964, année de sa mort, le musée de Grenoble rend un hommage au peintre Roger Bissière qui est à l'origine de tout un courant de la peinture française dans son glissement subtil de la figuration vers des variations graphiques qui retrouvent la liberté de l'abstraction. Il est au cur de la vie artistique de l'après-guerre, ici annonçant de Staël, là retrouvant la fraîcheur de la peinture de Cobra. On lui doit enfin le concept de « paysagisme abstrait », qui a fait les beaux jours de la peinture des années soixante (jusqu'au 5 février).
Venue de Montpellier, l'exposition consacrée à Sébastien Bourdon (1616-1671), est aujourd'hui présentée au musée de Strasbourg. Soixante-dix tableaux et une quarantaine d'estampes pour cerner la démarche d'un des très grands peintres du XVIIe français. On l'a trop longtemps considéré comme un « classique », l'enfermant dans un courant dont il illustre les forces tout en témoignant d'un talent protéiforme. Bien qu'il fut, de son vivant même, justement comparé à Le Brun, Le Sueur ou Poussin, sa réputation connaît quelques révisions de la part des historiens. L'exposition, dans son ampleur, montre qu'il égale les plus grands, tant dans la facture ample, maîtrisée, que dans l'originalité des mises en page, un art de la composition qui reste exemplaire (jusqu'au 5 février).
Presque essentiellement composé de dons de collectionneurs, le fonds graphique des musées d'Angers comprend plus de dix mille feuilles couvrant pratiquement toutes les époques (du XVIe au XIXe siècle, en particulier). Tantôt avec des études préparatoires à des uvres plus ambitieuses, tantôt dans la finalité du dessin. Cela va d'un paysage de Nicolas Poussin, à une étude de draperie de J.-L. David, en passant par Géricault, Boucher, Fragonard ou Jean Cousin. Une sélection qui joue la diversité (musée de Quimper, jusqu'au 26 février.)
La dynastie des Van Loo a rayonné dans toute l'Europe du XVIIIe siècle. Ces artistes français d'origine néerlandaise se sont mis au service des princes tant en Italie qu'en France et ont abordé avec un égal bonheur tous les genres. L'exposition est l'histoire d'une famille et met en évidence les filiations esthétiques des trois générations d'artistes : Abraham Louis (Amsterdam 1641, Nice 1712), Jean Baptiste (Aix 1684-1745) et Carle (Nice 1705, Paris 1765). Et ce n'est là qu'un début ; il entre dans le souhait du musée de poursuivre l'histoire de cette dynastie en abordant l'uvre du grand-père Jacob (1614-1670) et autour des fils de Jean Baptiste : Louis-Michel (Toulon 1707-1771) et Charles-Amédée (Turin 1719, Paris 1795) ; et de Carle : Jules César (1743-1811). Ainsi, sous le nom des Van Loo, on se promène en deux siècles de peinture (musée des Beaux-Arts de Nice, jusqu'au 28 février).
Changement radical de ton avec l'exposition Picasso-Mir[151] à travers leurs gravures et leurs estampes. Une manière de souligner ce qu'il peut y avoir de commun entre ces deux artistes compatriotes. Une virtuosité graphique incomparable, un sens de l'humour, une poésie de l'image qui ne passe jamais par des conventions, mais une invention renouvelée et toujours vivace (musée de Lodève (34700), jusqu'au 4 mars).
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