Brève

Le centre de lutte contre le cancer, le modèle vertueux de l'hôpital du futur ?

Publié le 23/01/2020
unicancer

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Crédit photo : DR

« Nous avons vu avec plaisir les mesures annoncées en faveur de l'hôpital public lors de l'annonce du plan », s'exclame Jean-Yves Blay lors de la présentation de ses vœux aux journalistes. Et d'abonder : « Les centres de lutte contre le cancer représentent le modèle vertueux de l'hôpital du futur. » Et d'enfoncer le clou sur la codirection médicale/administrative dont « on a absolument besoin si l'on veut faire les choses bien ». Les enjeux sont les mêmes que ceux de l'hôpital public, insiste-t-il, notamment en matière d'attractivité des personnels soignants et d'ancrage universitaire jugé par lui « solide ».

Innovation, maître mot

Pour se démarquer des autres établissements, les centres de lutte contre le cancer font non seulement du soin de haut niveau, mais aussi de l'innovation. En témoignent les 15 % de patients pris en charge dans les CLCC dans le cadre d'essais cliniques (versus 8,5 % dans les autres établissements de santé). L'objectif est de parvenir à terme à 20 %. Selon le président de la fédération, ce chiffre est déterminant pour faire entrer précocement les patients dans les essais à l'heure où l'innovation s'accélère « de manière exponentielle » depuis cinq ans. En raison de ces innovations, les pratiques changent très vite. D'où des nouvelles exigences de formation sur toutes les catégories de personnel, « qui vont toucher non seulement les praticiens mais aussi les soignants : Si l'on n'a pas prévu d'adapter ces connaissances au champ d'activité qui est en train de bouger à peu près tous les six mois, on va assez rapidement décrocher. » Cet élément est fondamental pour les CLCC qui restent très attractifs.

Déficits

Or pour maintenir cette innovation, il faut doser savamment plusieurs critères dont les investissements. C'est pourquoi aussi la situation financière des centres de lutte contre le cancer est une des autres préoccupations de la fédération. Elle est moins bonne qu'en 2018 pour certains établissements (confère notre entretien paru dans notre journal papier en novembre dernier). Cette situation est souvent d'ordre conjoncturel. Selon sa DG, « un déficit peut être maîtrisé, mais tout dépend de la proportion du déficit par rapport au chiffre d'exploitation. On a des points de vigilance à tenir pour que la pérennité de ces établissements ne soit pas menacée ». Les raisons invoquées sont la qualité de la gouvernance, la forte concurrence dans le cadre d'un environnement très volatil, l'évolution à la baisse des tarifs qui a impacté davantage la cancérologie. Même si Sophie Beaupère reconnaît que la T2A est un bon système, l'effet dû à la course aux tarifs « rendait très difficile le pilotage de nos établissements ». Cet avis, indique la DG, est partagé également par les autres fédérations hospitalières.


Source : lequotidiendumedecin.fr