LES TEHILIM, ce sont les psaumes, pièce centrale de la liturgie judaïque, censés accompagner les Juifs tous les jours de leur vie. Mais cela ne suffira pas, loin de là, au jeune Menachem, 17 ans, quand son père disparaît mystérieusement après un accident. L'histoire d'un impossible deuil, à l'âge de toutes les questions, qui parle de judaïsme mais pourrait être universelle.
C'est une famille de Jérusalem comme bien d'autres. Le père issu d'une famille très religieuse, la mère laïque. Confrontés à l'absence inexpliquée du père, Menachem et son jeune frère tentent de faire face tant bien que mal tandis que la mère doit en outre résoudre les problèmes matériels. Le grand-père et l'oncle, au judaïsme militant, proposent leur aide, la mère y voit un envahissement. La petite amie de Menachem compatit mais ne peut pas grand-chose.
Raphael Nadjari, né en France en 1971, a réalisé ses trois premiers films (dont « The Shade », d'après Dostoïevski) à New York avant de s'installer en Israël. Il y tourne « Avanim », l'histoire d'une jeune femme de Tel Aviv dont la vie bascule quand son amant est tué dans un attentat, puis « Tehilim », qui cherche à cerner la signification du judaïsme pour les Israéliens d'aujourd'hui, entre tradition puissante et modernité, entre orthodoxie et réforme (on a besoin des deux à la fois, estime le cinéaste).
Travaillant beaucoup dans l'inspiration du moment, avec, pour le rôle des deux frères, des acteurs non professionnels, Nadjari donne un ton très vivant et très juste à son récit. Il n'y a pas de réponse unique, dans la tradition juive d'interrogation, et il y a plusieurs façons de remplir le vide laissé par l'absent. Menachem va sans doute trouver la sienne. C'est ce qu'on lui souhaite car on s'est attaché à lui et à son frère. Leur souffrance et leur désir de vivre sont de Jérusalem mais aussi de n'importe où. La force du film est de dépasser son environnement religieux.
A partir d'aujourd'hui.
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