« On sait que la “phtiriase” sévit au “front” assez intensément, pour que nos “poilus” réclament à cor et à cri qu’on les débarrasse de cette vermine. Nous pouvons leur indiquer à tout prendre la recette que nous tenons du Dr Molle, médecin-major de 2e classe à Blida. Nous lui passons la plume pour rédiger la prescription :
On sait qu’en dehors de l’étuvage des vêtements, il n’existe guère de procédé rapide susceptible de débarrasser les vêtements de leurs parasites. A quelques clients et amis qui sont au front et qui souffraient cruellement de cette situation, j’ai conseillé le “procédé du fer à repasser”. Ceux qui ont utilisé ce moyen l’ont trouvé à la fois simple et efficace, et l’on ne peut moins faire que de souhaiter sa généralisation.
Voici en quoi il consiste : un fer à repasser est chauffé modérément ; à l’aide de celui-ci on pratique le repassage systématique, à sec, successivement du linge de corps et du vêtement proprement dit.
Pour le linge de corps, il est clair qu’après un repassage, même rapide, les parasites adultes et les lentes auront été exterminés.
En ce qui concerne les effets de drap, il est utile évidemment de prendre quelques précautions supplémentaires. Pour les lentes qui sont habituellement déposées sur les poils des parties superficielles du drap, un repassage même léger suffira. Mais on sait que les parasites adultes savent trouver des refuges au niveau des coutures et dans les doublures. Il sera donc nécessaire de passer à plusieurs reprises le fer bien chauffé au niveau des grosses coutures, en particulier au niveau de la couture dorsale de la capote et à sa partie supérieure, voisine du collet.
Quant aux doublures, elles seront soigneusement visitées et renforcées, de façon que les parasites ne puissent pas s’insinuer dans leur épaisseur.
Grâce à ce moyen, un de mes correspondants m’affirme s’être débarrassé, en quelques rapides séances, de parasites qu’il poursuivait en vain depuis plusieurs mois par des épouillages quotidiens.
On pourrait objecter naturellement que l’on ne trouve pas toujours un fer à repasser sous la main. En réalité, dans les villages avoisinant le front, même ceux qui sont détruits, cet objet doit être courant. Mais si vraiment l’article manquait, combien il serait facile d’en approvisionner nos soldats ! Et qui sait si , devant la demande générale , nous ne verrons pas fonctionner quelque jour l’œuvre du “fer à repasser du poilu” ?
Après tout, pourquoi donc pas ? »
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