Le HPV, facteur de risque à très long terme de cancer anogénital chez la femme

Par
Publié le 29/06/2016

Les femmes ayant des antécédents d'infection persistante à papillomavirus humain (HPV) présentent un risque jusqu'à 17 fois plus élevé que les autres de développer un cancer vaginal. Elles peuvent aussi voir multiplier par 4 le risque de cancer de la vulve et par 4,2 celui de cancer anal. Autant de risques qui peuvent perdurer jusqu'à 20 ans après l'infection, résument les auteurs d'une vaste étude publiée dans la revue « Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention ».

Le suivi de 2,8 millions de femmes

L'équipe danoise à l'origine de ces travaux a suivi 2,8 millions de femmes entre 1978 et 2012, certaines pendant plus de 34 ans, pour valider ces résultats. Si le lien entre infection par HPV et cancer du col de l'utérus était déjà établi chez la femme, cette étude ajoute à la liste des conséquences potentielles, les cancers anogénitaux, souligne le Pr Susanne Krüger Kjaer, épidémiologiste du cancer gynécologique au Centre Juliane Marie de l'hôpital universitaire de Copenhague (Danemark) qui a dirigé les recherches. Elle présente en outre, selon elle, un argument de poids en faveur de la vaccination « Le vaccin contre l'infection à HPV est prophylactique, relève-t-elle. Si nous pouvons empêcher ainsi la propagation du virus, nous pourrons prévenir pour une bonne part la persistance de ces infections ».

Un CIN3 accentue le risque de développer un cancer dans l'année

Les chercheurs ont réparti les femmes participant à cette étude en trois groupes, en fonction de leur stade de néoplasie intraépithéliale cervicale (CIN). 104 000 d'entre elles affichaient des lésions de haut grade 3 (CIN3) et 52 000 de haut grade 2 (CIN2), toutes les autres ne présentant pas d'altération significative. « Les femmes avec un CIN 3 sont celles qui présentent le plus haut risque de développer un cancer anal, vulvaire ou vaginal dans l'année qui suit le diagnostic », observe le Pr Krüger Kjaer. Et de préciser que pour les femmes avec un CIN2, si les risques sont souvent plus modérés, ils suivent la même tendance. Selon les conclusions de l'étude, ces femmes ont 8,1 fois plus de risque de développer un cancer vaginal que celles qui n'ont jamais été infectées par le papillomavirus. Leur risque d'avoir un cancer vulvaire est multiplié par 2,5 et par 2,9 celui d'avoir un cancer anal.  

Betty Mamane

Source : lequotidiendumedecin.fr