Une étude du Credoc

Le mal-être des chômeurs

Publié le 11/06/2007
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LE CHÔMAGE accroît le sentiment d'insécurité.

On pouvait s'en douter, le Credoc l'a chiffré à partir de l'enquête Conditions de vie et aspirations des Français 2003-2005 (« Consommation et modes de vie », n° 203). Les chômeurs sont 59 % à redouter une maladie grave contre 51 % des travailleurs en CDI. Ils sont aussi plus nombreux à craindre un accident de la route (46 % contre 39 %), une guerre (39 % contre 32 %), une agression dans la rue (37 % contre 30 %) ou encore un accident de centrale nucléaire (36 % contre 27 %).

Le chômage réduit le réseau relationnel, fragilise tous les liens sociaux, du couple à la participation aux associations. Et il a un effet non négligeable sur la santé. Les chômeurs déclarent plus souvent que les autres avoir souffert, au cours des quatre semaines précédant l'enquête, de nervosité (53 % contre 52 % des personnes en emploi précaire et 45 % de celles qui ont un emploi stable), d'insomnies (39 % contre respectivement 30 % et 29 %) et d'état dépressif (22 % contre 16 et 11 %). Près d'un chômeur sur cinq (18 %) estime que son état de santé n'est pas satisfaisant, contre 9 % des salariés en CDI. Le chômage a un «effet catalyseur» : dans les cinq ans qui suivent le début du chômage, le risque annuel de décès est, à chaque âge, environ trois fois celui d'un actif occupé. L'effet peut d'ailleurs être à double sens, jusqu'au cercle vicieux : être en mauvaise santé augmente de 70 % les risques de perdre son emploi.

Malgré ces facteurs négatifs, les chômeurs gardent l'espoir : 44 % d'entre eux pensent que leurs conditions de vie vont s'améliorer dans les cinq prochaines années (contre 38 % de ceux qui ont un emploi stable).

> R. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8183