DES EQUIPES de recherche de l'Inserm et de l'Institut Pasteur ont découvert le mécanisme de virulence du virus de la fièvre de la Vallée du Rift. Les collaborateurs de Jean-Marc Egly ( Inserm U5096, Igbmc, Strasbourg) et de Michèle Bouloy (Institut Pasteur, Paris) ont démontré comment une protéine virale nommée NSs bloque le métabolisme des cellules hôtes. Cette protéine est retrouvée sous une forme filamenteuse dans le noyau de la cellule infectée. C'est également dans le noyau qu'a lieu la fabrication d'un élément essentiel de la vie cellulaire, à l'origine de la production de protéines : le facteur de transcription Tfiih. La protéine filamenteuse capture les éléments nécessaires à la fabrication de Tfiih mettant ainsi hors service ce facteur vital.
Le virus de la fièvre de la vallée du Rift est transmis majoritairement par les moustiques. Cette maladie est actuellement considérée comme émergente, puisque, depuis 2000, elle s'étend hors de l'Afrique, son berceau habituel de contaminations.
Ce virus est à l'origine de vastes épidémies animales et, chez l'homme, l'infection peut conduire à des encéphalites sévères et à des atteintes hépatiques accompagnées de fièvres hémorragiques graves et parfois mortelles. Le virus est actuellement considéré comme un agent potentiel de bioterrorisme au même titre que la peste et le charbon.
Un candidat vaccin.
Ces résultats confortent les chercheurs de l'Institut Pasteur qui sont actuellement sur la piste d'un candidat vaccin. Ces dernières années, un vaccin génétiquement atténué a été mis au point. Il s'agit d'une formulation dans laquelle le gène codant pour la protéine NSs du virus - directement responsable de la virulence - a été supprimé. Testé avec succès chez la souris, ce candidat vaccin a également montré son innocuité chez le mouton au cours d'un travail mené en collaboration avec la FAO et l'institut de l'élevage sénégalais. Les études se poursuivent pour développer dans un premier temps un vaccin vétérinaire, mais ce candidat vaccin pourrait également se révéler utile pour immuniser les personnes en contact direct avec le bétail.
« Cell », vol. 116, pp. 1-20, 20 février 2004.
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