Cancer du sein localement avancé ou métastatique RH+/HER2-

Le palbociclib inaugure une nouvelle classe thérapeutique

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Publié le 15/06/2017
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Près de 65 à 70 % des cancers du sein sont de type RH+/HER2-. Environ 5 % sont des formes métastatiques d’emblée.

Et parmi les patientes diagnostiquées à un stade précoce, 20 à 30 % développeront des métastases. Malgré de nombreux progrès thérapeutiques, le pronostic de ces patientes reste sombre « avec des médianes de survie qui, en fonction des cas, oscillent entre 2 et 4 ans. Parfois, un peu plus depuis quelque temps, grâce aux thérapies ciblées », a expliqué le Dr Véronique Diéras (Institut Curie, Paris). À l’heure actuelle, la prise en charge du cancer du sein RH+/HER2- repose dans un premier temps sur l’hormonothérapie. « La chimiothérapie en première ligne est réservée à la situation de maladie métastatique très symptomatique, rapidement progressive ou crise viscérale », poursuit le Dr Diéras.

La nouvelle classe des inhibiteurs CDK4/6

Les kinases dépendantes des cyclines (CDK) sont un des facteurs clés de la régulation du cycle cellulaire. Dans le cancer du sein RH+, la stimulation des estrogènes augmente notamment l’activité de la voie de signalisation cycline D-CDK4/6 protéine du rétinoblastome dont la conséquence est une perte de contrôle de la prolifération cellulaire. Ces protéines constituent donc une cible thérapeutique logique. Ibrance (palbociclib) est une petite molécule prise par voie orale qui inhibe spécifiquement les CDK 4/6 dans les cancers du sein exprimant les récepteurs hormonaux (RH +).

Une médiane SSP augmentée de 10 mois

L’étude de phase III d’enregistrement, PALOMA-2 a comparé les effets d’Ibrance associé au letrozole à ceux du letrozole + placebo chez 666 patientes atteintes d’un cancer du sein localement avancé/métastatique RH+/HER2-, n’ayant pas reçu de traitement systémique antérieur pour leur maladie avancée. Les résultats ont montré un bénéfice significatif en termes de médiane de survie sans progression (SSP) de 24,8 mois versus 14,5 mois (HR 0,58 ; p < 0,001) dans le bras letrozole + placebo, soit une différence de 10 mois en valeur absolue. Ibrance associé à un inhibiteur de l’aromatase est actuellement le seul traitement qui augmente la SSP médiane à plus de 2 ans en première ligne de cancer du sein métastatique dans une étude randomisée contrôlée de phase III. « Le principal effet indésirable de grade 3 ou 4, survenant chez 66 % des patientes, est la neutropénie, mais elle ne s’accompagne pas d’une augmentation de la neutropénie fébrile et des complications infectieuses comme avec la chimiothérapie », a souligné le Dr Véronique Diéras. L’étude PALOMA-3, quant à elle, a évalué l’efficacité d’Ibrance associé au fulvestrant à celle du fulvestrant + placebo chez 521 patientes ayant un cancer du sein métastatique RH+/HER2- en rechute ou en progression après un traitement antihormonal. Elle a mis en évidence un bénéfice significatif d’Ibrance sur la médiane de SSP qui atteint 9,2 mois alors qu’elle est de 3,8 mois avec fulvestrant + placebo (HR 0,46 ; p < 0,0001). Cette étude a aussi montré que le traitement par Ibrance + fulvestrant permet de préserver la qualité de vie des patientes. Ibrance est indiqué dans le traitement du cancer du sein localement avancé ou métastatique RH+/HER2- en association avec un inhibiteur de l’aromatase ou avec le fulvestrant chez les femmes ayant été traitées antérieurement par hormonothérapie. Chez les femmes en pré/périménopause, le traitement doit être associé à un agoniste de la LH-RH.

Conférence de presse organisée par Pfizer

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9589