Le Pr Montagnier, parrain de Lyme sans frontières, dénonce les tests actuels

Par
Publié le 20/06/2016

Lors d'un colloque organisé dimanche 19 juin à Strasbourg par « Lyme sans frontières », une association de malades qui veut interpeller les pouvoirs publics, le Pr Luc Montagnier, prix Nobel de Médecine et parrain de l'association, a affirmé que la maladie de Lyme est très mal diagnostiquée et soignée en France tout en annonçant avoir fait de prometteuses découvertes pour améliorer le diagnostic.

« Il y a actuellement une ignorance totale sur le sujet, d'une grande partie de la communauté médicale et scientifique », a déclaré le co-découvreur du VIH aujourd’hui âgé de 83 ans. Selon lui, les tests Elisa utilisés donnent de trop nombreux faux négatifs car ils sont basés sur la détection d'anticorps et que certains patients n'en développent pas.

Une nouvelle méthode basée sur les ondes électromagnétiques

Au sein de l'Institut de recherche à Paris qui porte son nom, l'Institut de recherche Montagnier, le scientifique cherche à mettre au point une méthode de diagnostic, qui consiste à détecter dans le plasma sanguin des traces de l'ADN de la bactérie, en captant des ondes électromagnétiques émises par l'échantillon étudié.

« À mon avis, ce test est plus fiable » que ceux actuellement en vigueur, a affirmé le prix Nobel tout en convenant que cette approche électromagnétique n'était « pas reconnue par un certain nombre de scientifiques, si bien qu'on a du mal à la valider ».

Plusieurs procédures judiciaires

Plus de 200 patients, mécontents qu'on leur ait annoncé ne pas être porteurs de la maladie – alors qu'ils disent l'être et sont traités par antibiotiques pour cela, après de mois, voire des années d'errance médicale – s'apprêtent à déposer plainte contre la demi-douzaine de laboratoires commercialisant ces tests, notamment BioMérieux et Diasorin. La procédure civile devrait être engagée d'ici à fin juin, début juillet, devant les tribunaux de grande instance de Paris et de Lyon.

Par ailleurs, une procédure judiciaire est en cours, visant une ancienne gérante d'un laboratoire d'analyse biologique et un pharmacien. Condamnés en première instance à de la prison avec sursis, ils comparaîtront le 7 octobre devant la cour d'appel de Colmar pour avoir mis en œuvre des méthodes alternatives de diagnostic et de traitement de la maladie. Ils sont considérés comme des « lanceurs d'alerte » par les membres de Lyme sans Frontières.

Mise à jour le 21 juin.

Dr Irène Drogou (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr