Dans le carcinome hépatocellulaire

Le regorafenib confirme son efficacité en seconde ligne

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Publié le 12/10/2017
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cancer foie

cancer foie
Crédit photo : PHANIE

L’histoire de Stivarga est déjà longue, puisque cet inhibiteur multiple de kinase est développé, depuis 2010, dans le cancer colorectal et les GIST métastatiques, avec des indications obtenues entre 2012 et 2013.

Le développement dans l’HCC remonte à cette date, en seconde ligne, après échappement sous sorafenib (Nexavar) qui a été, rappelons-le, le premier traitement approuvé en première ligne dans les formes non resecables. Dans l’espoir de prolonger la survie, notamment en raison des cibles multiples du regorafenib, impliqué dans l’angiogenèse (VEFGR 1 à 3, TIE2), dans l’oncogenèse (KIT, RET, RAF-1, BRAF), dans le processus métastatique (VEGFR3, PDGFR, FGFR) et dans l’immunologie tumorale (CSF1R).

Resorce

D’où l’étude Resorce qui a inclus 573 patients ayant reçu de sorafenib, mais ayant secondairement échappé au traitement, plus ou moins rapidement : 379 ont reçu du regorafenib (160 mg/j, per os), ou un placebo (cycles de 28 jours avec 3 semaines de traitement actif et 1 semaine d’arrêt). Les résultats à 30 mois, présentés à Barcelone, confirment l’efficacité significative sur la survie globale : 10,6 versus 7,8 mois (HR = 0,63 ; IC95 % ; 0,50-0,79, p < 0,0001). Efficacité aussi sur les critères secondaires, comme la survie sans progression ou PFS (HR = 0,46 ; 0,37-0,56 ; p < 0,001) ; la durée sans progression ou TTP (HR = 0,44 ; 0,36-0,55 ; p < 0,0001). Enfin, le bénéfice se manifeste dans pratiquement tous les sous-groupes analysés (moins évident chez les femmes, en cas d’hépatite C et l’alcoolisme).

Le syndrome mains-pieds

Le profil de tolérance confirme les données antérieures, avec seulement 10 % de patients devant interrompre le traitement pour effets secondaires. Ces derniers sont dominés par les diarrhées, la fatigue, l’hypertension, l’anorexie et surtout un syndrome mains-pieds ou HFSR (53 % vs 8 %) qui occupe une place particulière puisqu’il semble s’accompagner d’une meilleure efficacité du traitement, 14,1 mois versus 6,6 mois (HR = 0,52 % ; IC95 % ; 0,40-0,68). Néanmoins ce dernier point reste à confirmer, souligne le Pr J. Bruix (Barcelone), car d’autres facteurs peuvent intervenir à ce niveau. Le plus important est que ces HFSR soient le plus souvent modérés, gérables médicalement et n’imposant pas l’arrêt du traitement. L’ensemble de ces résultats laissent espérer une commercialisation dans les prochains mois, le CHMP ayant déjà validé l’indication dans le traitement de seconde ligne des HCC (déjà commercialisé aux USA et au Japon).

(1) Conférence de presse organisée par Bayer AG

Dr Alain Marié

Source : Le Quotidien du médecin: 9609