Accueil à l'école d’un enfant malade

Le rôle pivot du médecin scolaire

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Publié le 15/09/2016
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MED SCOLAIRE

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

L’objectif du PAI (circulaire du 9 septembre 2003) est de permettre aux enfants et adolescents souffrant de maladie chronique ayant un impact sur la scolarité de pouvoir la poursuivre dans des conditions aussi normales que possible.

Il est mis en place à la demande de la famille, sous la responsabilité du directeur de l’école ou du chef d’établissement pour favoriser l’accueil et l’intégration de ces enfants malades, mas il ne se substitue, en aucun cas, à la responsabilité des familles. Le médecin scolaire joue un rôle important dans son élaboration en collaboration avec l’enfant ou l’adolescent et sa famille bien sûr, ainsi qu’avec les différents intervenants impliqués dans la vie quotidienne de l’enfant à l’école. « C’est lui qui entre en relation et fait le lien avec le médecin traitant pour préciser les conditions de la scolarisation et les attentions particulières dont l’enfant doit bénéficier et définir les adaptations nécessaires (aménagements d’horaires, organisation des activités…) compte tenu de ses besoins thérapeutiques et compatibles avec les contraintes scolaires », déclare le Dr Caroline Maurin de la Direction des services départementaux de l’Education nationale (78). Peuvent notamment être précisées les conditions des prises de repas, les aménagements de certaines activités, les interventions paramédicales… Il convient que tout enfant ayant, pour des problèmes médicaux, besoin d’un régime alimentaire particulier, défini dans le PAI, puisse profiter des services de restauration collective : soit les services de restauration fournissent des repas adaptés au régime particulier, soit l’enfant consomme, dans les lieux prévus pour la restauration collective, le repas fourni par les parents.

« Quant aux activités d’éducation physique et sportive, tous les enfants doivent pouvoir y participer. L’interdiction totale est très rare. Le médecin scolaire doit également veiller au bien-être et au confort de l’élève : hydratation, toilette… Être attentif à la place de l’enfant dans la classe, lui faciliter l’accès aux toilettes, par exemple ou à l’infirmerie pour faire des auto-tests dans le cas du diabète… », explique le Dr Maurin.

Médicaments et trousse d’urgence

En ce qui concerne la prise d’un traitement médicamenteux, seules les voies orales, inhalée ou par auto-injection peuvent réalisées par un personnel non médical. « Dans le cadre de l’éducation thérapeutique, le médecin scolaire en collaboration avec l’infirmière est aussi amené à participer à l’auto-éducation du jeune patient et l’aide à se prendre en charge pour faciliter son autonomie », souligne le Dr Maurin. Le PAI précise également les soins à donner en urgence. Une trousse d’urgence contenant les médicaments spécifiques doit être à tout moment accessible et suivre l’enfant dans ses déplacements. Lorsque la maladie évolue par crises, un protocole d’intervention est établi décrivant les signes d’appel, les symptômes visibles, les mesures à prendre, les médecins à joindre… « Au niveau des signes cliniques, le médecin scolaire est souvent amené à bien les expliquer au personnel de l’école car le langage médical n’est pas toujours compréhensible par des personnes qui ne sont pas dans le domaine de la santé », précise le Dr Maurin. Le médecin scolaire doit également aider le jeune à bien choisir son orientation professionnelle : il peut y avoir certaines contre-indications. Enfin, il faut aussi prévoir la continuité dans les apprentissages car l’enfant est souvent absent… et lorsqu’il ne peut pas fréquenter l’école, le collège ou le lycée pendant une période plus ou moins longue, il peut bénéficier d’une assistance pédagogique à domicile.

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9517