D'après une étude (1) de la DREES (direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques), les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) ont eu, durant l'année 2000, des dépenses de soins supérieures de 13 % à celles des personnes non couvertes.
On sait que depuis le 1er janvier 2000, la CMU fournit une couverture complémentaire gratuite à toute personne résidant en France de manière stable et régulière, sous condition de ressources, soit 562 euros par mois.
La moyenne annuelle des dépenses totales de soins (exprimée en base de remboursement de la Sécurité sociale), s'élevait à 1 627 euros en 2000 pour les bénéficiaires de la CMU, contre 1 443 euros pour les autres assurés. Et les dépenses des bénéficiaires de la CMU seraient plus importantes à la fois pour les soins hospitaliers et pour les soins de ville. S'agissant des soins ambulatoires, les écarts de santé les plus importants au profit des bénéficiaires de la CMU concerneraient les généralistes (+ 45 %) et les dépenses pharmaceutiques (+ 29 %). En ce qui concerne les spécialistes (+ 11 %) et les auxiliaires médicaux (+ 9 %), les écarts sont moindres, ainsi que pour les analyses biologiques (- 2 %), les soins et prothèses dentaires (- 3 %) et l'optique (- 7 %).
A sexe et âge équivalent, l'écart entre bénéficiaires de la CMU et les non-bénéficiaires atteint 30 %, qui s'explique par un état de santé moins satisfaisant chez les bénéficiaires de la CMU.
En revanche, à état de santé égal, les dépenses de santé des bénéficiaires de la CMU sembleraient comparables à celles des autres assurés complémentaires.
D'après la DREES, la CMU accroîtrait donc les probabilités de recours à l'ensemble des soins et augmenterait la dette totale de soins de 20 % environ. La CMU serait donc le moyen de limiter le renoncement de ses bénéficiaires aux soins pour des raisons financières. A la fin de 2000, 20 % des bénéficiaires de la CMU considéraient que leur état de santé s'était amélioré en un an, contre 8 % des non-bénéficiaires.
(1) « L'impact de la CMU sur la consommation individuelle de soins ». Etude de mars 2003 de la DREES.
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