Compléments alimentaires
Le plus souvent, la composition des compléments nutritionnels est réalisée sur la base des données épidémiologiques et des travaux expérimentaux montrant les effets de tel ou tel nutriment ou micronutriment. La mise en évidence de la responsabilité des phénomènes d'oxydation dans les processus de vieillissement et celle du rôle protecteur des antioxydants ont présidé à la conception des compléments dits « anti-âge ».
Comme le rappelle le Pr Georges Halpern (Californie), la production (excessive et non compensée) d'espèces oxygénées activées est retrouvée dans de nombreuses pathologies, dont celles liées au vieillissement des tissus : athérosclérose, cancer, cataracte et DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge), diabète, démences, brûlure (notamment due aux radiations solaires), vieillissement cutané, etc. Les principaux antioxydants capables de s'opposer à ces réactions d'oxydation en chaîne sont les caroténoïdes, dont le bêtacarotène qui donne naissance à la vitamine A, la vitamine E, la vitamine C, la vitamine B12, le sélénium et le zinc.
Des actions synergiques
L'étude des antioxydants est complexe du fait de la multitude des composés dans chaque famille (carotinoïdes, polyphénols...) et des interactions des différentes substances entre elles.
Les caroténoïdes sont une vaste famille de pigments, regroupant plus de 600 composés présents dans la nature, dont cinquante dans le plasma humain et seulement quatre à taux élevé ; ce sont le bêtacarotène, le lycopène, la lutéine et la zéaxanthine. Le bêtacarotène active les défenses immunitaires et renforce la vision nocturne. Le lycopène et la lutéine sont stockés dans le tissu adipeux sous-cutané et utilisés en cas d'agression pour protéger la peau des radicaux libres. Le lycopène est en première ligne et son taux diminue de moitié dans la peau après irradiation aux UV (1). C'est le caroténoïde qui est le plus facilement oxydé ; il protège ainsi les autres caroténoïdes et leur permet de jouer pleinement leur rôle antioxydant. Il est deux fois plus antiradicalaire que le bêtacarotène (2).
Les antioxydants de la rétine
La lutéine et la zéaxanthine sont les seuls caroténoïdes alimentaires présents dans le cristallin et la rétine. Ils agissent en filtrant la lumière bleue, en captant l'oxygène singulet et d'autres radicaux libres. Les personnes dont les taux rétiniens de lutéine sont élevés ont un risque faible de DMLA (3). Plusieurs études ont montré qu'en consommant davantage de lutéine, soit par une alimentation riche en légumes, soit par une supplémentation, le taux rétinien de lutéine augmente. De même, le lycopène prévient la DMLA en protégeant la lutéine de l'oxydation. D'autres travaux ont montré le rôle protecteur de la zéaxanthine et de la lutéine en ce qui concerne la cataracte. A noter que le bénéfice des caroténoïdes sur la peau et l'il n'est obtenu qu'avec une action synergique de deux autres antioxydants majeurs : la vitamine E et le sélénium.
C'est sur la base de ces données scientifiques qu'a été formulé Oenobiol anti-âge (bêtacarotène, lycopène, vitamine E et sélénium ; l'ingestion de deux capsules apportant, respectivement, 6 mg, 10 mg et 75 μg de ces différents antioxydants).
Un travail du Pr Jean-Paul Marty (faculté de pharmacie Chatenay-Malabry) montre que l'administration de deux dragées par jour d'Oenobiol anti-âge pendant quatre semaines permet une réduction de 86 % des lipoperoxydes cutanés (marqueur de l'activité des radicaux libres à la surface de la peau) au niveau de la peau irradiée et une réduction de 26 % de l'expression de la p53 (marqueur des dommages causés à l'ADN).
Conférence parrainée par le Laboratoire Oenobiol, dans le cadre de la 31e session du Club Santé ; avec le Pr George Halpern (université Davis, Californie), le Pr Jean-Paul Marty (laboratoire de dermopharmacologie, faculté de pharmacie Chatenay-Malabry) et le Dr Marie Béjot, fondatrice du laboratoire Oenobiol.
(1) « Nutr », 125 : 1854-1859, 1995.
(2) « Arch Biochem Biophys », 1998, 274 (2) 532-538.
(3) « Invest Ophtalmo Vis Sci », 2001, 42 (1): 439-446.
Ce que sont les compléments alimentaires
Selon une récente directive européenne, on entend par compléments alimentaires « les denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique, seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses » (présentés en gélules, pastilles, comprimés, pilules, sachets, ampoules...) . A ne pas confondre avec les nutriments, à savoir les vitamines et les minéraux.
La directive précise que l'étiquetage des compléments alimentaires, leur présentation et la publicité ne doivent pas attribuer à ces produits « des propriétés de prévention, de traitement ou de guérison d'une maladie humaine ». L'étiquetage doit en revanche comporter la portion journalière recommandée et un avertissement contre le dépassement de cette dose et une déclaration visant à éviter que le complément soit utilisé comme substitut d'un régime alimentaire varié .
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