Les différences de poids constatées en fonction du pays de naissance ne sont pas dues à l’origine ethnique. Si les mères ont un bon niveau socio-économique et une alimentation correcte, les bébés pèsent le même poids quel que soit le pays de naissance, selon l’étude internationale INTERGROWTH-21st, financée par la fondation Bill and Melinda Gates et publiée dans le Lancet, Diabetes and Endocrinology.
Les résultats obtenus d’après les données issues de plus de 60 000 grossesses dans 8 pays différents (Brésil, Chine, Inde, Kenya, Oman, Royaume-Uni, États-Unis), sont comparables à ceux de l’OMS, avec une taille moyenne à la naissance de 49,4 cm +/-1,9 cm par rapport à 49,5 cm +/- 1,9 pour la WHO’s Multicentre Growth Reference Study. Au final, pas davantage de 4 % de la différence totale en termes de croissance fœtale et de taille à la naissance peuvent être attribués à l’origine ethnique.
Un outil pour améliorer la santé des bébés
Le but poursuivi par l’étude INTERGROWTH-21st était de proposer des standards internationaux pour la croissance du fœtus et du nouveau-né. S’il existait des abaques internationaux pour le nourrisson et l’enfant, ce n’était pas le cas pour le fœtus et le nouveau-né avec plus d’une centaine comptabilisés à travers le monde. « Les résultats INTERGROWTH-21st "collent" parfaitement à ceux de l’OMS, a commenté le Pr Ruyan Pang, de l’université de Pékin, l’un des investigateurs principaux. Le fait de disposer de standards internationaux utilisables par tous, pour la croissance allant de la conception à l’âge de 5 ans, signifie en d’autres termes qu’il sera désormais possible d’évaluer les progrès en santé et en nutrition avec le même indicateur ».
Le Pr Zulfiqar Bhutta, de l’université Aga Khan (Karachi, Pakistan) et de l’hôpital pédiatrique de Toronto (Canada), la présidente de cette équipe de recherche internationale, a estimé : « Le fait qu’avec des mères en bonne santé les bébés se développent en intra-utérin de la même façon à travers le monde est un immense message d’espoir pour toutes les femmes et leurs familles. Mais c’est aussi un défi, qui a des implications sur la façon de penser la santé publique : il y est question de la santé et des chances dans la vie des futurs citoyens dans le monde ».
La sous-alimentation des nourrissons est associée à une morbi-mortalité augmentée dans l’enfance, la petite taille à la naissance à un risque accru de diabète, d’hypertension artérielle et de maladie cardiovasculaire à l’âge adulte.
The Lancet, Diabetes and Endocrinology, publié en ligne le 7 juillet 2014
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