Bilan démographique au 1er janvier 2013

Les pharmaciens plus nombreux mais vieillissants

Publié le 17/06/2013
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Crédit photo : S Toubon

AU 1er janvier 2013, le nombre de pharmaciens recensés par l’Ordre des pharmaciens s’élève à 73 892.

Ce chiffre est en hausse de 1 % par rapport à l’année précédente, soit 767 pharmaciens supplémentaires.

Premier facteur : l’effet de l’augmentation du numerus clausus, engagée depuis 2004. Isabelle Adenot, présidente du conseil national de l’Ordre des pharmaciens, nuance toutefois cet effet, déplorant que « les jeunes diplômés en pharmacie demeurent trop nombreux à choisir une autre activité que l’exercice effectif de leur profession ». De fait, le niveau « d’évaporation » des jeunes diplômés reste alarmant. « Le niveau record de 2011, avec 26 % de diplômés depuis moins de trois ans qui ne s’inscrivent pas à l’Ordre, ne s’aggrave certes pas en 2012 », note Isabelle Adenot. Mais il se stabilise à un niveau « inquiétant » (25,6 %), avec 715 diplômés « évaporés » l’an dernier.

Le second facteur qui gonfle les effectifs des pharmaciens est le retardement des départs à la retraite des pharmaciens, du fait de la crise. L’âge moyen de cessation d’activité oscille entre 57 et 65 ans. Chez les titulaires d’officine, l’âge de départ à la retraite est de 63 ans en moyenne.

67 % de femmes.

Malgré la hausse global des effectifs, des disparités existent. Les effectifs des pharmaciens de la distribution de gros et des pharmaciens exerçant en établissement de santé augmentent de 4 %. En revanche le nombre de titulaires d’officine baisse de 0,5 % et s’établit à 27 594.

L’Ordre souligne qu’« en dépit de signes encourageants sur les tranches les plus jeunes, le vieillissement de la population pharmaceutique n’est pas enrayé et l’âge moyen des pharmaciens continue d’augmenter »(46,4 ans contre 46,1 ans en 2011) notamment dans les effectifs les plus nombreux à l’officine (49,2 ans) ». Ce vieillissement de la population devrait se poursuivre encore quelques années (jusqu’en 2021). Un pharmacien titulaire d’officine sur trois a plus de 55 ans.

La féminisation de la profession ne se dément pas et atteint désormais 67 %. « Les sections les plus marquées par cette forte présence féminine sont les adjoints d’officine, avec 82 % et les pharmaciens des établissements de santé (76 %) », relève l’instance ordinale.

L’attrait de l’exercice en association.

L’âge moyen de la première installation est de 29,2 ans en 2012. Ces premières installations sont plus nombreuses dans la moitié Nord de la France, tandis que les régions de la façade atlantique, du Sud-Ouest, de la Corse, du Centre et de l’Ile-de-France sont caractérisées par un âge élevé des titulaires. De plus en plus de pharmaciens d’officine privilégient désormais l’exploitation en société plutôt que l’exploitation en nom propre et la SEL est particulièrement attractive pour eux.

Enfin, malgré les restructurations, les officines conservent une répartition territoriale jugée harmonieuse, et le nombre d’habitants par pharmacie reste stable (2 890 en 2012). Le nombre d’officines a diminué en 2012. Au cours de l’année, on enregistre 103 fermetures définitives d’officines (500 sur les 5 dernières années).

ANNE-GAËLLE MOULUN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9251