ELLES S'APPELAIENT Elizabeth Garett, Mary Putnam, Madeleine Brès. Ce furent les premières « docteures » de la faculté de médecine de Paris. Elles s'engouffrèrent dans la brèche ouverte en 1867 par Victor Duruy lorsqu'il décida de créer des cours secondaires pour jeunes filles.
La BIUM (bibliothèque interuniversitaire de médecine et d'odontologie), dont le site d'histoire de la médecine fait référence, vient d'ajouter un dossier en ligne consacré à ces pionnières qui furent d'ailleurs au tout début plus souvent russes et anglaises que françaises. A la rentrée scolaire de 1887, sur les 114 femmes inscrites en médecine il y a 70 Russes (en 1862, l'accès à l'enseignement supérieur leur a été interdit), 20 Polonaises, 8 Anglaises, etc., et seulement 12 Françaises.
La première d'entre elles, Madeleine Brès, rencontre le doyen Wurtz en 1866 en vue de s'inscrire à la faculté de médecine. Il lui conseille de passer d'abord ses baccalauréats. Madeleine sera admise en 1868 et soutient son doctorat en 1875 avec la mention « Extrêmement bien ». La voie est ouverte, ce qui ne veut pas dire que les étudiantes sont bien accueillies, en particulier par les professeurs. Les clichés sur la femme médecin qui n'a ni la force musculaire ni le grand sang-froid nécessaires au métier auront la vie dure. Peu nombreuses, les femmes médecins se soutiennent. Parfois militantes féministes, elles se tournent en majorité vers les maladies des enfants et des femmes.
Le dossier de la BIUM s'accompagne de la mise à disposition de 39 ouvrages numérisés dont la thèse sur l'allaitement de Madeleine Brès.
http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/femmesmed.htm.
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