A quelques jours de la concertation que doit engager la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, avec les représentants des professionnels de santé, chaque syndicat affûte ses armes et ses propositions. C'est le cas notamment de l'Union des médecins spécialistes de la CSMF qui a rendu publiques les propositions qu'elle entend faire à cette occasion « pour sortir de l'impasse actuelle ».
En préalable, cette organisation qui « refuse de négocier sous la menace » demande la suspension du dispositif de tarifs flottants comme instrument de maîtrise des dépenses de santé. Une fois cette assurance obtenue, elle souhaite disposer de cinq ans pour bâtir une « vraie réforme du système de santé acceptable par les professionnels comme par les assurés ».
Attaché au système « à la française » qui concilie l'exercice libéral avec un financement socialisé, l'UMESPE se dit même prête à accepter la responsabilités économique des médecins. « Dans un système où le financement est socialisé, il est normal qu'on ait une enveloppe fermée des dépenses. Ce qu'on demande, c'est que l'on se donne du temps pour trouver les moyens de rester dedans et de voir ce qu'on fait quand on la dépasse », explique Jean-Luc Jurin, vice-président de l'UMESPE. A condition également que les pouvoirs publics « assument de leur côté leurs responsabilités » en définissant un panier de biens et de services remboursables et qu'ils tiennent compte du progrès scientifique en fixant le budget de l'assurance-maladie, précisent les responsables de l'UMESE.
La bonne méthode serait, selon eux, de confier l'élaboration de cette réforme à une sorte de parlement sanitaire et de repenser l'organisation sanitaire non pas au niveau régional mais au niveau des bassins de vie, qui est « le niveau où s'expriment les besoins et où peuvent s'établir les complémentarités ».
Estimant par ailleurs nécessaire « de refonder un contrat social » avec les médecins libéraux, l'UMESPE souhaite que ce pacte soit fondé sur trois grands axes : la révision du statut du médecin du point de vue fiscal (réforme de la taxe professionnelle et de la TVA), social, professionnel et juridique ; la promotion d'une organisation de la médecine plus « communautaire » à travers les réseaux de soins ; et, enfin, la prime à la qualité, notamment à travers une des démarches d'évaluation des pratiques professionnelles.
« La conjoncture est historique. Tout le monde se rend compte que le système actuel ne marche pas. Je suis persuadé que si on arrête de rendre les médecins coupables de l'augmentation des dépenses, on peut réformer efficacement le système. Mais si on ne le fait pas maintenant, on va droit dans le mur », a conclu le Dr Christian Le Goff, président de l'UMESPE.
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