Formation en pédiatrie, exercice libéral

Les stages en ville tardent

Publié le 08/09/2011
Article réservé aux abonnés
1315444437277606_IMG_66313_HR.jpg

1315444437277606_IMG_66313_HR.jpg

1315444436277512_IMG_66300_HR.jpg

1315444436277512_IMG_66300_HR.jpg
Crédit photo : S Toubon

L’INITIATIVE de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) avait fait grand bruit. En janvier dernier, l’AFPA déposait au ministère de la Santé une pétition signée par 130 000 personnes pour interpeller les pouvoirs publics sur la disparition programmée des soins pédiatriques de proximité. Avec un pédiatre pour 5 300 enfants, la situation de la spécialité est préoccupante. Depuis quelques mois, une prise de conscience semble s’opérer. Le nombre de postes d’internes en pédiatrie a été revu à la hausse à la rentrée (296 en 2011 au lieu de 274 en 2010). La convention médicale prévoit de revaloriser la profession. Mais les clichés ont la vie dure. « Beaucoup de pédiatres ont peur de s’installer en libéral, commente le Dr Francis Rubel, président du Syndicat national des pédiatres français (SNPF). Ils redoutent que le cabinet soit une machine trop lourde à gérer. L’entreprenariat libéral n’est pas assez développé en France ».

Pour davantage sensibiliser les internes à la réalité de la pédiatrie libérale, syndicats, responsables universitaires et internes souhaitent, avec le soutien des doyens, revoir le cursus de formation en ouvrant notamment des stages d’internat en ambulatoire. « Cela fait deux ans que nous travaillons sur ce sujet en région avec les agences régionales de santé (ARS), poursuit le Dr Rubel. Les jeunes sont demandeurs et de nombreux pédiatres sont candidats à la maîtrise de stage ».

Retard à l’allumage.

« Des journées d’expérimentation ont déjà eu lieu à Nice et à Grenoble, explique Angèle Boët, présidente de l’Association des jeunes pédiatres (AJP). L’idée est maintenant d’ouvrir de vrais stages semestriels sur le modèle du SASPAS (1) en médecine générale ». Problème : ces premiers stages peinent à voir le jour. Cinq postes devaient être créés en novembre prochain en Ile-de-France. « Nous étions prêts à lancer la procédure d’agrément des maîtres de stage mais la date limite, en mai, n’a pas permis de le faire en temps et en heure », indique le Pr Judith Landman-Parker, coordinatrice du DES de pédiatrie en Ile-de-France. La pédiatre a toutefois bon espoir que ces stages d’internat en cabinet de ville soient opérationnels l’an prochain. D’ici-là, les pouvoirs publics devront également régler la question de la rémunération des internes et des maîtres de stage.

En septembre 2010, un arrêté prévoyait que des stages de pédiatrie en ambulatoire pourraient également être proposés aux internes en médecine générale mais les responsables de la formation en pédiatrie ont prévenu : « Les maîtres de stage de pédiatrie n’accueilleront des internes en médecine générale que quand ils auront pu accueillir auparavant en stage des internes en pédiatrie ».

(1) SASPAS : stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 9000