« Le British Medical Journal a entrepris une vaste enquête sur l’état social et économique de la profession médicale dans les diverses parties du monde.
Les points principaux sur lesquels les recherches ont porté peuvent être ainsi résumés : condition de la pratique médicale, droits et devoirs des praticiens envers le public et envers l’État ; services publics médicaux à l’exclusion des services militaires ; positions financières des praticiens suivant les diverses conditions de la population ; la profession médicale dans ses rapports avec les lois ; charlatanisme et pratique illégale ; protection des intérêts professionnels ; position sociale des médecins et leur rôle en politique et, enfin, statistique de la profession et encombrement médical.
Ce qui ressort le plus clair de cette enquête, c’est que la position financière du médecin est à peu près partout la même et, en général, peu satisfaisante. Naturellement, il faut tenir compte du prix de la vie, variable suivant les pays, mais dans la plupart des contrées d’Europe, la moyenne du revenu professionnel oscille entre 6 000 et 12 000 francs. À Berlin, la situation à ce point de vue semble particulièrement défavorable. La grande majorité des médecins ne gagne pas plus de 5 000 francs par an. À Madrid, 800 médecins ont peine à vivre. L’encombrement médical est la vraie cause de cet état de choses. À ce point de vue social, l’Italie tient la plus mauvaise place. En Italie, le médecin ordinaire n’est pas admis dans ce qu’on appelle la « société ». En Allemagne et en Autriche, les médecins sont bien vus du monde, mais au Portugal et en Espagne, ils sont au dernier échelon de l’échelle sociale.
Au point de vue politique, redressons fièrement la tête. L’enquête constate que la France tient sans conteste le premier rang. Médecins sénateurs et médecins députés sont nombreux et influents et beaucoup ont occupé les plus hautes positions dans l’État. En Italie et en Espagne, on note aussi quelques médecins qui ont fait leur chemin dans la politique tandis qu’en Autriche, en Allemagne et en Belgique, les docteurs en médecine ne jouent aucun rôle remarquable en politique, sauf quelques exceptions notables, Virchow par exemple. Dans les colonies anglaises, les médecins ont pris rapidement une place importante dans les affaires politiques. Aux États-Unis, au contraire, le médecin politicien peut être tenu pour une quantité négligeable. »
(Journal de Sciences médicales de Lille)
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