Avec un recul de 5 ans, les résultats d’une étude de phase 1b/2, montrent que la réponse globale (critère principal) des patients âgés de 68 ans en moyenne (n=132) présentant une leucémie lymphoïde chronique traités sous ibrutinib*, premier inhibiteur de la Bruton tyrosine kinase, est de 89 % dont 14 % de réponse complète [87 % de réponse globale chez les patients naïfs (n=31) dont 29 % de réponse complète et 89 % de réponse globale chez les patients en rechute/réfractaire (r/r, n=101) dont 10 % en réponse complète). La médiane de suivi de l’étude était de 62 mois pour les patients naïfs et 49 mois pour les patients r/r. A 5 ans, la survie sans progression est de 92 % pour les patients naïfs et de 43 % pour les patients r/r, et la survie globale est de 92 % et 57 %, respectivement. La médiane de survie sans progression chez les patients r/r est de 52 mois alors que se sont des patients qui ont un pronostic très défavorable.
Ce résultats ont été également observés chez des patients r/r à haut risque d’évolution c’est-à-dire ayant des altérations génétiques spécifiques et échappant généralement à court terme à la chimiothérapie. Chez ces patients, la survie médiane était de 55 mois pour ceux présentant une délétion 11q (del11q), 26 mois pour ceux ayant une délétion 17p (del17p), 43 mois pour ceux n’ayant pas de mutation sur le gène IGVH. La survie sans progression et la survie globale étaient plus longues si le traitement par ibrutinib avait commençé précocement, dans les premières lignes de traitement. La survie sans progression chez les patients r/r est de 63 mois pour ceux ayant reçu déjà une à 2 lignes de traitements, 59 mois pour ceux ayant eu 3 lignes thérapeutiques, et 39 mois pour ceux ayant reçu 4 lignes ou plus de traitements.
Les effets indésirables de grade 3 ou plus étaient davantage observés pendant la première année et ensuite régressaient ; il s’agissait le plus fréquemment d’hypertension (26 %), de pneumonie (22 %), de neutropénie (17 %), de thrombocytopénie (9 %), et de fibrillation atriale (8 %). Vingt pour cent des patients ont arrêté leur traitement en raison de ces effets indésirables et la maladie a progressé pour 32 patients (26 %).
Pour le Dr Marie-Sarah Dilluydy (CHU Bordeaux), « il existe un vrai contrôle à long terme sous ibrutinib, ce qui ne se voyait pas auparavant chez des patients très avancés dans leur maladie. C’est avec cette molécule que nous avons le plus long recul. »
« La leucémie lymphoïde chronique est une maladie hétérogène, dynamique, instable sur le plan chromosomique, plus on administre de la chimiothérapie, plus on sélectionne des clones résistants ; c’est une maladie qui récidive inexorablement, a commenté le Dr Dilluydy. L’ibrutinib permet de transformer la LLC en forme quiescente jusqu’à ce que la maladie trouve des moyens d’échappement…. »
*Imbruvica (ibrutinib) a l’AMM en France dans deux indications :
- le traitement des adultes atteints d’une leucémie lymphoïde chronique (LLC) ayant reçu au moins un traitement antérieur, ou en première ligne en cas de délétion 17p ou de mutation TP53 chez les patients pour lesquels une immuno-chimiothérapie est inadaptée ;
- le traitement des adultes atteints d’un lymphome à cellules du manteau (LCM) en rechute ou réfractaire.
En mai 2016, la Commission européenne (CE) a approuvé l’utilisation de IMBRUVICA® (ibrutinib) pour les patients atteints de leucémie lymphocytaire chronique non précédemment traitée (LLC).
D’après une communication orale de Susan M. O’Brien (MD Anderson Cancer Center, Houston). Abstract 233. Au 58 è congrès de l’ASH, San Diego, Etats-Unis.
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