C'EST LE PLUS VIEUX de Paris. L'hôpital Saint-Louis fête ses 400 ans. C'est l'épidémie de peste qui a décimé le tiers de la population parisienne à la fin du XVIe siècle qui a justifié la création d'un deuxième établissement hospitalier dans la capitale. L'Hôtel-Dieu, implanté au coeur de la cité, a atteint sa capacité maximale d'accueil de malades contagieux. Un édit de 1607 signé par Henri IV ordonna la construction d'un nouvel hôpital. Le roi l'appellera Saint-Louis, en souvenir de son aïeul Louis IX mort de la peste devant Tunis en 1270. Financé par une taxe sur le sel qui se substituait pour la première fois à la charité, il ouvrit ses portes en 1616. Avec la Révolution, le traitement de pathologies comme la gale, la teigne, les dartres, le scorbut et les ulcères, a fait de Saint-Louis le berceau de la dermatologie. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, une école internationale a consacré la nouvelle discipline. Une collection de moulages en cire à visée pédagogique témoigne d'une époque riche en découvertes cliniques de grands professeurs, tels que Bazin, Fournier et Lailler. Un siècle plus tard, c'est au tour de l'hématologie d'occuper le terrain. En 1954, le Pr Jean Bernard y décrit le premier cas de rémission d'une leucémie aiguë chez un enfant. Puis, la découverte de l' Human Leucocyte Antigen par Jean Dausset, prix Nobel de médecine en 1980, conditionne l'acception ou le rejet des greffes d'organes et de moelle osseuse entre donneur et receveur. Aujourd'hui, la cancérologie constitue un pôle de référence de Saint-Louis. Y sont traités les hémopathies malignes, les cancers du sein, les cancers digestifs, cutanés, de la prostate et principalement du poumon. Ces avancées scientifiques capitales sont le fruit du travail de grands cliniciens dans un contexte de liens étroits avec la faculté de médecine Paris-VII, l'Institut universitaire d'hématologie et des unités de l'Inserm, du Cnrs et du CEA installées sur le campus de l'hôpital.
Comme l'ensemble des trente-sept établissements de l'AP-HP, Saint-Louis, situé dans le groupement hospitalier universitaire Nord, assure des missions de soins de proximité et d'excellence ainsi que de recherche. Il abritera prochainement le premier cyclotron parisien et un centre de traitement des brûlés, projets soutenus par la ville et des partenaires industriels. Il s'agit là de perspectives qui confortent le dynamisme d'un hôpital dont l'objectif est de demeurer à la pointe de la médecine.
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