L'INTERLEUKINE 2, un stimulant du système immunitaire actuellement à l'essai chez les patients infectés par le VIH, permet d'accroître de façon très nette la durée de vie de certaines cellules T chez les répondeurs. C'est la conclusion d'une étude menée par le NIH et le Niaid (National Institute of Allergy and Infectious Diseases) et publiée en ligne par le « Journal of Clinical Investigations ».
Pour lutter contre la baisse des T4, les investigateurs ont eu l'idée d'utiliser l'IL2, un régulateur du système immunitaire naturellement produit par les cellules et utilisé depuis une dizaine d'années en oncologie. Si toutes les personnes infectées par le VIH ne répondent pas au traitement intermittent par IL2, une nette augmentation du nombre de CD4 est observée chez certains.
Afin de mieux comprendre les mécanismes en cause, les auteurs ont utilisé deux nouvelles techniques de marquage au deutérium des cellules T, avec mesure hebdomadaire du taux des CD4 marqués. Ils ont ainsi comparé la durée de vie de ces cellules chez les volontaires sains et des sujets VIH+ traités par 3 à 28 cycles d'injections d'IL2.
Neuf fois plus longue.
Si chez les 32 témoins sains, la durée de vie moyenne des CD4 était de 4 semaines, elle était de 37,6 semaines - soit neuf fois plus longue - chez les 15 sujets VIH+ répondeurs. Les auteurs ont aussi prouvé que le nombre des CD4 néoformés était plus important chez les sujets traités que chez les témoins et que certaines de ces cellules avaient une durée de vie de plus de trois ans.
Par une autre technique de marquage, ils ont aussi montré que l'IL2 stimule deux sous catégories de cellules CD4 : les cellules naïves et les cellules mémoire, qui après avoir eu un contact avec un agent infectieux sont à même de lutter contre une nouvelle infection.
Pour les auteurs, « ces nouvelles données, purement biologiques, vont dans le même sens que les observations cliniques déjà obtenues chez les patients VIH traités par IL2. Deux études à large échelle visant à préciser l'impact de ce traitement aux différentes phases d'infection par le VIH sont actuellement en cours. Elles devraient permettre de connaître l'éventuelle place thérapeutique de ce traitement ».
« Journal of Clinical Investigation », édition avancée en ligne.
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