A Lorient, médecins, et marins, sur le pont pour embarquer avec Bertrand de Broc

Publié le 11/07/2015
Marc Guillot, Cédric Petit le Manach, Bertrand de Broc

Marc Guillot, Cédric Petit le Manach, Bertrand de Broc
Crédit photo : Erwan Cate

400 candidatures, 6 sociétaires sélectionnés, 1 place de coéquipier. Ce qui ressemble à s’y méprendre à une annonce de télé-réalité correspond au défi lancé par la MACSF à ses adhérents. La mutuelle leur a en effet proposé de monter à bord du bateau de Bertrand de Broc lors de la Fastnet. Mais ne participe pas qui veut à cette course au large du sud-ouest de l’Angleterre. Et pour déterminer qui naviguera en août prochain aux côtés du skipper et de Marc Guillemot, son coéquipier dans l’aventure, une régate s’imposait. Jeudi dernier, les navigateurs ont donc donné rendez-vous aux trois médecins, deux kinés et le chirurgien-dentiste, repérés parmi les candidats pour leur CV marin, pour faire leur preuve sur l’eau, à Lorient.

 

[[asset:image:6291 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":["Les skippers Marc Guillemot et Bertrand de Broc (3\u00e8me et 4\u00e8me en partant de la gauche), entour\u00e9s des six professionnels de sant\u00e9 en lice pour rejoindre leur \u00e9quipage."]}]]

 

[[asset:image:6296 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":["Les trois m\u00e9decins embarquent sur un J-80"]}]]

« C’est un peu le Koh-Lanta de la MACSF », s’exclame Bertrand de Broc, à l’heure de composer deux équipages par tirage au sort. Le hasard étant ce qu’il est, « il y a le bateau des médecins et le bateau desautres », constate, amusée, Sophie Massot, une kiné nantaise, trois tours de France à la voile et une traversée de l’Atlantique à son actif. À 14h, chacune des deux équipes monte à bord des J-80, voiliers de 8,5 mètres, barrés, l’un par Bertrand de Broc, l’autre par Marc Guillemot. Direction la rade de Lorient pour une régate autour de l’Île Saint-Michel.

Il fait très beau dans le Morbihan, ce 9 juillet. La risée se fait à peine ressentir sur l’eau. « Il y avait peu de vent en sortant », confie Simon Schonne, anesthésiste-réanimateur marseillais tout juste thésé, « mais un petit vent thermique d’une dizaine de nœuds s’est levé, c’était suffisant pour s’amuser ». Marc Guillemot embarque avec les médecins pour les premières manches, son compère prend sa place pour la seconde. « On avait un peu la pression car on n’avait jamais navigué ensemble et on avait chacun envie de bien faire », poursuit le médecin marseillais, mais « les skippers sont aussi sympas à terre qu’en mer » !






 

À la barre, à la manœuvre, les concurrents ont occupé les différents postes sur le bateau au cours de l’après-midi. « Le niveau était assez homogène », commente Bertrand de Broc qui ne s’en étonne pas

[[asset:image:6301 {"mode":"small","align":"right","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":["C\u00e9dric Petit Le Manach, urgentiste angevin, \u00e0 l\u0027heure de mettre les voiles vers la rade de Lorient"]}]]

pour autant : « les gens avaient un CV (de voile) assez conséquent, tous étaient aptes à participer au Fast Net ». Et aucun ne manquait de motivation, « ils avaient très envie de monter sur un Imoca », poursuit-il. Après quelques heures en mer, deux noms sont sortis du lot. Et c’est finalement « le mec », dixit Bertrand de Broc, qui a été choisi par Marc Guillemot et lui pour compléter l’équipage. Une sélection quin’impressionne pas pour autant Cédric Petit Le Manach, le lauréat, « très motivé » par le défi qui l’attend. Entre la course, mythique pour les voileux, le « monocoque, très performant » et « deux skippers de renom », l’aventure s’apparente tout de même à « un rêve » pour cet urgentiste d’Angers. « Je ne sais pas vraiment quelle sera ma place », s’interroge ce champion du monde junior de voile par équipe en 1992, impatient de rejoindre les côtes britanniques, dans une trentaine de jours. Un horizon qui va venir vite …












 

Deux skippers stars présents, mais un grand absent, l’Imoca. Car, si les professionnels de santé sont venus des quatre coins de France pour les premiers, ils espéraient également voir le voilier de Bertrand de Broc. « Les Imoca, je les ai croisés sur l’eau, ce sont des bateaux exceptionnels », décrypte Virginie Morando, anesthésiste venue de La Rochelle. Le néophyte doit en effet comprendre que ce monocoque de 60 pieds, soit près de 18 mètres de longs, est à la voile ce que la formule 1 est à l’automobile, un bolide. Entrée en chantier le 5 mai dernier, l’embarcation de Bertrand de Broc est toujours en cours de rénovation. Avant de partir dans cette aventure qui le mènera jusqu’à la prochaine édition du Vendée Globe, à l’automne 2016, le skipper a souhaité rénover son bateau de fond en comble et l’alléger au maximum. Trois semaines ont été nécessaires pour sabler, décaper et poncer la coque. Il faut encore la peindre, la laquer et gréer le navire. Les ouvriers s’activent sous la bâche, tout doit être prêt d’ici fin juillet, date de la mise à l’eau du bateau. Décoré d’un caducée rouge, le mât blanc est, lui, déjà prêt.

[[asset:image:6326 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":["Apr\u00e8s avoir \u00e9t\u00e9 sabl\u00e9, d\u00e9cap\u00e9 et ponc\u00e9, l\u0027Imoca doit \u00eatre repeint en rouge."]}]][[asset:image:6331 {"mode":"small","align":"right","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":["D\u00e9cor\u00e9 d\u0027un caduc\u00e9e, le m\u00e2t du bateau de Bertrand de Broc, appel\u00e9 \u00e0 \u00eatre celui des professionnels de sant\u00e9"]}]]



 


Luce Burnod, envoyée spéciale en Bretagne

Source : lequotidiendumedecin.fr