Il a été démontré que dans la population des plus de 50 ans, environ 40 % des femmes seront concernées par la survenue d’une fracture ostéoporotique mais aussi 15 % des hommes, un pourcentage qui est loin d’être négligeable. Si les fractures sont moins fréquentes chez l’homme, les conséquences sont souvent plus graves : la mortalité intra-hospitalière (un mois) est doublée après fracture du col du fémur (ESF) et le même phénomène s’observe à un an (31-35 % de mortalité versus 17-22 %, chez la femme) et à cinq ans (51 % versus 39 %). Enfin, 30 à 50 % des hommes nécessitent une institutionnalisation après fracture de l’ESF et beaucoup, parmi ceux retournant au domicile sont incapables de retrouver leur autonomie antérieure.
Comorbidité et ostéoporoses secondaires
Ce pronostic plus sombre s’explique, en partie, par le fait que dans plus d’un cas sur deux l’ostéoporose masculine est consécutive à une maladie et/ou à un traitement : prise de cortisone, baisse importante de la testostérone, consommation excessive d’alcool, pathologies endocriniennes (thyroïde), hépatiques et digestives, certains rhumatismes inflammatoires (PR, SA), bronchites chroniques, certains traitements du cancer de la prostate. Cela dit, dans près de la moitié des cas on ne retrouve aucun facteur de risque, on parle alors d’ostéoporose primitive dont l’origine est mystérieuse, même si l’on évoque une composante génétique.
Sous-diagnostiquée
Les croyances persistantes et l’intrication de nombreux facteurs étiologiques font que l’ostéoporose masculine est largement sous-diagnostiquée, même après une fracture de faible traumatisme. Un état de fait dont on ne peut se satisfaire, du fait de la sévérité de l’ostéoporose masculine et de l’efficacité de la majorité des traitements anti-ostéoporotiques utilisés chez les femmes ménopausées. Il faut donc reconnaître les patients à risque et ne pas hésiter à leur prescrire une ostéodensitométrie.
Quand il n’y a pas d’antécédents fracturaires, les choses sont moins simples en l’absence de seuil validé pour la décision thérapeutique (FRAX), chez l’homme - mais cela n’interdit pas la mise en route d’une prise en charge non pharmacologique : apport suffisants en calcium, supplémentation en vitamine D, éviction des facteurs de risque (alcool, tabac) et activité physique adaptée.
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