Pour les maladies neuromusculaires

Lyon se dote d'un Institut pour doper la recherche

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Publié le 04/10/2018
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Crédit photo : Anne Gaelle Moulun

Situé au coeur de la faculté de médecine Rockefeller de Lyon, l’Institut NeuroMyoGène (INMG) compte 200 personnes, réparties sur un plateau de 3 500 m² au troisième étage du bâtiment.

L’une des priorités de l’INMG est de développer des stratégies pertinentes pour déchiffrer les mécanismes pathologiques des maladies neuromusculaires, identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et encourager la recherche pour des traitements innovants. L’INMG est issu du regroupement de 8 équipes de recherche lyonnaises travaillant sur la neurobiologie cellulaire et sur le système neuromusculaire, et de l’arrivée de 6 nouvelles équipes de recherches de Paris, Toulouse, Melbourne et New-York.

L’INMG a quatre priorités principales : développer une recherche fondamentale de haut niveau en biologie moléculaire et cellulaire, en génétique et en physiologie, dans un environnement favorisant l’application des découvertes aux pathologies humaines ; mettre au point des projets de recherche translationnelle, notamment dans le domaine des maladies neuromusculaires ; promouvoir des collaborations pour la mise en place de plateformes technologique de pointe et de programmes de recherche conjoints avec la recherche académique et industrielle ; renouveler et développer l’offre de formation pour les étudiants des disciplines scientifiques et médicales. L’INMG est soutenu par trois tutelles : l’Université Claude Bernard Lyon I, le CNRS et l’INSERM.

Des équipements de pointe

Les recherches à l’Institut portent par exemple sur le développement neuronal et musculaire, la biologie de la synapse, la stabilité et le maintien du génome dans les cellules postmitotiques, les processus cellulaires impliqués dans le vieillissement musculaire normal et pathologique, l’excitabilité cellulaire, les mécanismes de régénération et leur pertinence pour les pathologies musculaires, ou encore l’amélioration du diagnostic et du traitement des patients. L’un des laboratoires abrite la start-up Oncofactory, qui développe une médecine personnalisée pour les cancers de l’enfant en utilisant des embryons de poule. Les chercheurs implantent des tumeurs dans des œufs, ce qui leur permet de tester des chimiothérapies et de déterminer les plus efficaces avant de les appliquer aux enfants d’où provient la tumeur. Dans un autre laboratoire, des vers C. Elegans sont cultivés et sont utilisés comme modèles pour étudier la dystrophie musculaire de Duchene. Une partie du plateau est dédiée à la culture cellulaire, qui permet de plus en plus d’offrir des alternatives à l’expérimentation animale. Une salle de culture de niveau L2 est également disponible pour les agents pathogènes ou pour cultiver des cellules à risque, par exemple les cellules humaines venant de l’hôpital. Enfin, au quatrième étage, une plateforme d’imagerie accueille des équipements de pointe, comme un microscope biphoton, unique à Lyon, qui permet de faire de la microscopie intravitale. Il est ainsi possible de voir ce qui se passe sous la peau, sans léser l’organisme. Les 500 m² de bureaux et de laboratoires sont actuellement encore en chantier et seront livrées au printemps 2019. Dans les prochaines années, l’Institut pourra accueillir jusqu’à 250 personnes.

 

Anne-Gaëlle Moulun

Source : Le Quotidien du médecin: 9691