Jadis, lorsque je fis mes études de médecine, (dans les années 60), nous étions inquiets et fiers de notre choix. Inquiets devant le travail qui nous attendait, inquiets devant les responsabilités que l’on nous annonçait ; fiers de cet « art » qui serait le nôtre, fiers des responsabilités que l’on entendait assumer.
Les études nous permettaient d’acquérir des connaissances, de nombreuses connaissances qui s’accumulaient au fond de notre mémoire. Une fois devant les malades, en remplacement puis après notre installation, les plus délurés sont devenus sérieux, et selon la façon qu’avait chacun d’appliquer l’enseignement de nos anciens, nous exercions avec des qualités qui faisaient nos différences et nos « clientèles » avaient leurs particularités (médecin à l’image de sa clientèle et clientèle à l’image du médecin, disait-on).
Puis, les « soixante-huitards » sont arrivés dans l’administration et dans les ministères ; ils ont entrepris de niveler, encadrer, réglementer selon leurs anciens rêves ou plutôt leurs délires. Ils ont décidé que la maladie (ce manque de sensation de bien-être) devait obéir aux règles comptables des fonctionnaires et des élus (trop souvent les mêmes). Ils ont inventé le « trou de la sécu » pour inquiéter le bon peuple des assurés sociaux et les RMO pour disqualifier les médecins.
Aujourd’hui, après plus de quarante ans de travail de sape, de Mme Veil à Mme Buzyn (son ex-belle-fille), nous voyons imposé un système de soins divisé et redivisé. Il y a de plus en plus de spécialistes, bientôt un pour chaque organe mais aussi un pour chaque âge de la vie. N’oublions pas que pour un politique, diviser… c’est régner ! La médecine française est en train de devenir un caricatural exemple de médecine de société collectiviste (rappelez-vous : dans les pays de l’est, ils étaient fiers de dire que le cheminot gagnait plus que le médecin… !). Maintenant, en France, les médecins sont de plus en plus encadrés, contrôlés, sous payés et obéissants, obéissants à des énarques dont la grande caractéristique est d’être incompétents en tout.
Si ce laisser-aller, facilité par le départ des « anciens », se poursuit, il en sera fini de la médecine française. Vous savez, cette médecine de société libérale, où chacun est libre et responsable, ou responsable parce que libre.
Pauvres de nos malades.
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