On annonce que Miss Hamilton, médecin ordinaire de l'Émir d'Afghanistan, de la sultane et de la Cour, vient de réussir à faire rendre obligatoire la vaccination en Afghanistan. Miss Hamilton est chargée par l'Émir de lui donner son avis sur les choses qui concernent la santé ;
Miss Hamilton est un médecin anglais accompli. D'abord pendant trois ans infirmière au Workhouse de Liverpool, elle entra en 1896 à l'École de médecine pour femmes, à Londres. Elle y étudia quatre années. En 1890, elle prit tous ses grades à Glasgow et à Édimbourg, et en automne de la même année, fut reçue à Bruxelles docteur en médecine avec distinction.
De là, elle se rendit directement à Calcutta où elle fit de la clientèle privée avec grand succès. Elle est, paraît-il, la seule Anglaise qui ait réussi aux Indes dans la pratique de la médecine, sans appointements du gouvernement ou sans appui d'une société.
Durant son séjour à Londres, Miss Hamilton fut gracieusement reçue en audience privée par la Reine à Windsor et le Secrétaire d'État pour l'Inde lui fit exprimer le désir du gouvernement de lui être agréable. Elle favorisa, à cette époque, le British Medical Journal d'une courte narration des circonstances qui l'avait amenée à Kaboul et, par suite, dans son pays natal.
À Calcutta, pendant les fortes chaleurs, Miss Hamilton souffrait constamment des fièvres. Celles-ci ne la quittant pas, même dans la saison froide, on lui conseilla au printemps de 1894 le retour en Angleterre ou le séjour dans les montagnes.
Entre-temps, elle apprit que l'Émir d'Afghanistan désirait une Anglaise pour mettre les dames de la Cour au courant des mœurs des dames anglaises. Or l'Émir est goutteux : il avait eu une légère attaque en mai. En août, à peine arrivée, il l'envoya chercher pour le soigner. Elle resta deux mois et demi sous la tente dans le jardin du barbare, avec défense d'en quitter l'enceinte sans permission. Elle était autant son infirmière que son médecin car on ne pouvait rien trouver pour ce service à Kaboul. Il n'est d'ailleurs pas permis aux dames de franchir le seuil du palais, excepté en certaines occasions spéciales, lorsque tous les serviteurs mâles sont congédiés. L’Émir fut trois semaines si sérieusement malade qu'elle ne pouvait quitter sa chambre qu'un instant à peine et n'avait pas plus de deux heures de repos à la fois. Vers la Noël, son altesse étant moins bien qu'à la fin d'octobre et en novembre, elle dut établir sa demeure dans le voisinage du palais ; elle y resta six semaines sans désemparer.
En toute occasion, Miss Hamilton rencontra des marques de bonté et les plus grands égards de la part de l'Émir. Les seuls désagréments qu'elle éprouva provenaient de la grande différence de mœurs. En tout temps, il lui était permis de pénétrer dans le palais sans se faire annoncer, privilège dont ne jouit pas toujours le gouverneur de la ville ou le secrétaire intime.
Elle fut très surprise quand l'Émir lui ordonna d' accompagner son fils en Angleterre. C'était le seul moyen de calmer les inquiétudes mortelles qu'il ressentait du départ de Nasrullah Khan pour un pays dont ses hakims ne connaissent pas les maladies.
Miss Hamilton jouit à la Cour d'Afghanistan d'une grande faveur et elle a reçu de l'Émir et de la Sultane les lettres les plus affectueuses où ils mentionnent les services rendus.
(La Chronique médicale, novembre 1898)
Si " Le Généraliste " était paru en novembre 1898
Miss Hamilton, médecin de l'Émir d'Afghanistan
Par
Publié le 13/11/2015
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail

histoire
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : lequotidiendumedecin.fr
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature