Ce chirurgien français, qui fut aussi un grand réformateur des hôpitaux. Jacques Tenon, est né à Sépeaux, près de Joigny, dans l’Yonne, le 21 février 1724, descendant d'une longue lignée de chirurgiens, dont ses deux grands-pères et son père. Il est l’aîné de onze enfants.
Pris en charge par un de ses riches parents, l’avocat Nicolas Prévot, Tenon monte à Paris en 1741 pour y suivre des etudes de médecine. Il se fait rapidement remarquer par Jacques Benigne Winslow, un célèbre chirurgien danois converti par Bossuet, qui enseignait au Jardin du Roi (l’actuel Jardin des Plantes). A 20 ans à peine, Tenon est nommé en 1744 chirurgien de première classe des Armées. A ce titre, il participe à une campagne en Flandres menée par le Maréchal de Saxe en 1751.
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Nommé par acclamations premier chirurgien de la Salpêtrière
De retour à Paris, il s’inscrit au concours de chirurgien principal des hôpitaux de Paris et brillamment reçu, nommé par acclamations, il est nommé premier chirurgien de la Salpêtrière qui était alors un hôpital de femmes, près de 10 000 y étant internées. Il y entreprend une tâche énorme dans les domaines de l'organisation, de la thérapeutique et de l'enseignement.
De nouveaux hôpitaux adaptés à la recherche et à l’enseignement
En 1757 il obtient la chaire de pathologie au collège de chirurgie. Par faveur du chirurgien du roi, La Martinière, il obtient de faire construire un petit hôpital attenant au collège de chirurgie. En 1759, il entre à l’Académie des Sciences. Mais le grand œuvre de Tenon, c’est sa tentative de réforme des hôpitaux qu’il entame en 1775. Cette année là, lors d’un discours qu’il fait pour l’inauguration de l’amphithéâtre du nouveau Collège de chirurgie, Tenon insiste sur la nécessité de construire de nouveaux hôpitaux adaptés à la recherche, à l’enseignement et mieux disposés pour alléger les souffrances des hommes.
[[asset:image:4496 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]En 1785, Louis XVI le charge de faire un rapport sur les hôpitaux et, notamment, sur l’Hôtel Dieu vétuste et surchargé où 1 219 lits recevait 3 418 patients. Dans la salle Saint-Charles, par exemple, « on compte 413 malades pour 119 lits, et dans la salle Saint-Antoine qui lui est jointe sans séparation, 145 malades pour 58 lits, mais en période de presse, où l'on rajoute des lits de sangle, on arrive à compter 818 malades pour les deux salles, ce qui ne donne pas une toise cube d'air à respirer par malade ; on va jusqu'à mettre des brancards sur les ciels des lits, ou à placer six malades par lit. » De plus, tous les départements étaient confondus. Les corps des mourants n’étaient enlevés qu’au bout de plusieurs heures et les opérations chirurgicales se faisaient à même le lit du malade.
Tenon a alors le projet de remplacer l’Hôtel Dieu par quatre nouveaux hôpitaux salubres qui seraient la «mesure d’une civilisation et d’un peuple» en périphérie de Paris, avec salles pré-opératoires, salles d’opérations isolées, locaux de désinfection…
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" Il ne connaissait d’autre but que de se rendre utile aux autres "
Malheureusement, les caisses de l’Etat sont vides et Tenon ne peut mener à bien son projet. Outré, il est parmi les premiers à rejoindre les rangs des révolutionnaires et se fait élire député à l’Assemblée législative où il préside le Comité des secours. Mais après avoir vu ses amis Malesherbes et Bailly, il prèfère se retirer sur ses terres, à Massy. Après avoir écrit en 1814, à 91 ans, une « Offrande aux vieillards sur les moyens de prolonger sa vie », Tenon voit sa maison pillée par des soldats russes en 1815, ne s’en remet pas et meurt l’année suivante. Le Baron Percy prononce ainsi son éloge funèbre : « Il ne connaissait d’autre but que de se rendre utile aux autres ».
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