La Révolution française a eu André Chénier, l’insurrection de 1837 au Canada trouva dans le Dr Jean Olivier Chenier son héros patriote. Jean Olivier Chenier est probablement né à Lachine, Bas-Canada, ou peut-être à Montréal, et baptisé le lendemain dans cette ville, fils de Victor Chénier et de Cécile Motel. Il appartient à une famille de cultivateurs qui n’est pas étrangère au commerce. mais son grand-père François descendait d'une riche famille de marchands au temps de la Nouvelle-France.
Un jeune médecin de talent vite attiré par la politique
Grâce à René-Joseph Kimber, un praticien de Montréal, Chénier entreprend des études de médecine en 1820.. Il est admis à l’exercice de la profession le 20 février 1828, à l’âge de 21 ans. Jeune médecin, Chénier va s’établir la même année à Saint-Benoît (Mirabel), village qui fait alors partie de la circonscription d’York. Il ne tarde pas à se faire une excellente réputation de médecin tout en se mêlant bien vite de politique.Après la mort de son beau-père, également médecin, il déménage à Saint-Eustache en 1834 afin de reprendre sa clientèle. Durant cette période, il s'intéresse de plus en plus aux affaires publiques. Il participe ainsi à plusieurs actions politiques qui ont pour but de lutter contre les injustices faites aux Canadiens français. Vers 1836, les troubles commencent à être perceptibles principalement à cause de la publication des 10 résolutions Russell qui, non seulement rejettent les 92 résolutions du Parti patriote de Louis-Joseph Papineau, mais retirent aux politiciens du Bas-Canada le seul droit qu'ils n'aient jamais possédé, c'est-à-dire celui qui empêche le gouverneur d'utiliser le budget sans l'accord de la chambre des représentants. Chenier participe alors à plusieurs réunions qui ont pour but de contester ces 10 résolutions jugées absolument inacceptables par les Patriotes.
Le 23 octobre 1837, il participe à l'assemblée des six comtés à Saint-Charles. Cette assemblée est considérée comme le point de départ des événements qui vont aboutir à ce qui restera dans l’histoire comme l’insurrection de 1837. Au début novembre, Chénier est devenu commandant du camp de Saint-Eustache. La bataille de Saint-Charles du 25 novembre, qui se termine par une défaite, démoralise les insurgés. Chénier a peu d'hommes pour défendre le village de Saint-Eustache face aux forces gouvernementales qui préparent l'attaque. Le curé Jacques Paquin tente alors en vain de faire déposer les armes au jeune patriote canadien français.
Une mort héroïque dans l’église du village
Le 14 décembre 1837, les troupes anglaises, fortes de 1 200 soldats, arrivent à Saint-Eustache. Chenier, doit se réfugier avec quelque 150 de ses hommes mal armés dans l'église du village. Même en voyant l'importance des troupes ennemies, il refuse de se rendre et continue à commander la poignée de Patriotes qui lui reste. Après une tentative manquée de pénétrer dans l'église, les soldats anglais décident d'y mettre le feu.
Sachant que sa fin approche, le médecin hurle avant de sauter par l'une des fenêtres : « avant d'être tué, j'en tuerai plusieurs! ». Malheureusement, il n'a pas le temps de faire feu, abattu de deux balles en pleine poitrine quelques secondes après sa sortie. Chénier est trouvé vers six heures du soir et amené à la taverne Addison où son corps est maltraité de manière indigne. Ceux présents appellent cela une autopsie. Son corps est exposé pendant trois jours. Un témoin jure qu'il l'a vu, « écartillé » sur le comptoir de la taverne : « La poitrine était ouverte et le cœur pendait en dehors. À un Patriote qui passait, ils ont crié : « Viens voir le cœur pourri de ton Chénier ! ». J'ai remarqué que des coups de fusil avaient laissé sa tête couverte de caillots de sang ». Un correspondant du journal « Le Canadien », écrira dans son journal : « On était à Saint-Eustache, dimanche dernier. Les morts avaient été laissés traîner. Chénier était sur le comptoir, tellement mutilé qu'il était quasiment coupé en quatre, son cœur en dehors. Un spectacle à vous rendre malade... ».
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