Le pionnier de la chirurgie orthopédique moderne est né aux Vans, en Ardèche. Après avoir passé son enfance dans la ferme familiale où il prend goût à la chirurgie en soignant les animaux blessés, Ollier s’intéresse aussi à la botanique et c’est donc tout naturellement qu’il va étudier les sciences naturelles à Montpellier. En 1849, on le retrouve ainsi auxiliaire de botanique à la faculté de médecine. Il ambitionne alors de devenir chirurgien et après avoir été interne à l’hôpital de Lyon dans le service de chirurgie osseuse d’Amédée Bonnet, il retourne à Montpellier passer sa thèse consacrée aux « Recherches anatomopathologiques sur la structure intime des tumeurs cancéreuses aux diverses périodes de leur développement » .
Grand Prix de chirurgie pour son « Traité de la regénération des os »
En 1857, Ollier « transplante », alors qu’il est en vacances aux Vans, le tibia d'un lapin sous la peau de son crâne, et le périoste du tibia d'un coq dans sa crête ; il constate alors que le périoste forme l'os. Ces expérimentations sur les animaux lui valent la même année un grand prix de chirurgie pour sa publication : « Traité de la régénération des os ». Il y affirme qu'on peut soigner sans recourir systématiquement à l'amputation, qui était alors la règle systématique. Ses thèses sont cependant controversées et ceux qui nient le rôle du périoste sont qualifiés « d'anti-Olliéristes ».
Abandon de l’amputation systématique chez les blessés de guerre
En 1860, il remporte, à peine âgé de 30 ans, le très convoité concours de chirurgien-major du Grand Hôtel-Dieu de Lyon, l’un des plus anciens hôpitaux d’Europe. Pendant la guerre de 1870, Léopold Ollier est affecté dans les rangs de l'armée de l'Est de Bourbaki Soignant les blessés, il abandonne l'amputation systématique des membres dans les plaies articulaires pénétrantes et les fractures diaphysaires comminutives et il pratique des résections sous-périostées, permettant la conservation du membre ainsi qu'une certaine mobilité articulaire. C’est la première fois que la chirurgie conservatrice est appliquée sur un champ de bataille.
La statue d’Ollier fondue par la Wehrmacht
Nommé professeur de clinique chirurgicale à la faculté de médecine de Lyon dès sa création, en 1877, il poursuit ses activités dans son service de chirurgie osseuse du Grand Hôtel-Dieu jusqu'en 1900.
À la mort du Pr Ollier, le 25 novembre 1900, une souscription mondiale permit d'élever deux statues monumentales en bronze à la gloire du chirurgien orthopédiste, réalisées par Alfred Boucher, l'une aux Vans, l'autre sur la place Ollier à Lyon. Si les habitants de son village natal réussirent à sauver la première de la convoitise des Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale en la cachant, la seconde fut fondue pour les besoins de la Wehrmacht en 1941.
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