Nouveau carnet de santé : des sages-femmes se sentent flouées

Publié le 03/05/2018

Tout juste un mois après sa mise en service, le carnet de santé nouvelle formule fait déjà grincer quelques dents. L'Association nationale des sages-femmes libérales (ANSFL) dénonce en effet le peu de place accordée à cette profession dans la version actualisée. 

Principal motif de mécontentement, l'absence de quelques pages vierges entre celle résumant la sortie de la maternité et la suivante consacrée à l'examen de la deuxième semaine. « Cet espace existait dans l'ancienne formule et permettait une meilleure transmission avec les collègues », regrette Laurence Platel, sage-femme en Loire-Atlantique et vice-présidente de l'association. « À l'heure du PRADO (Programme d'accompagnement de retour à domicile, NDLR), il est dommage de manquer de coordination », ajoute-t-elle.

Oublis

L'ANSFL met l'accent sur le rôle majeur des sages-femmes libérales dans l'accompagnement de la mère et de l'enfant au moment où les séjours en maternité raccourcissent. « Parfois moins de 72 heures après un accouchement par voie basse, 96 heures après une césarienne », précise l'association. Pour corriger cet « oubli » dans le nouveau carnet de santé, l'ANSFL prévoit de mettre à disposition de ses adhérents des fiches à glisser dans le carnet. « Nous avons prévu deux modèles de fiches, l'une synthétique et l'autre plus détaillée, pour s'adapter aux différentes pratiques des collègues », précise la sage-femme.

Autre « oubli » regretté, celui du mot « sage-femme » à la page prévention des IST et des grossesses non désirées. « Nous sommes pourtant parfois le meilleur recours pour les jeunes filles qui refusent de s'adresser à leur généraliste, souvent médecin de famille », précise Laurence Platel.

Sans rancune néanmoins : dans son communiqué, l'ANSFL salue une version du carnet de santé « plus conforme aux dernières données en matière de puériculture ».

Martin Dumas Primbault

Source : lequotidiendumedecin.fr