Pandémies, guerre nucléaire : même combat

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Publié le 23/02/2017
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Au forum de Munich, « Davos » de la sécurité internationale, l'on – c'est-à-dire militaires et diplomates – parle habituellement politique de défense. La semaine dernière, la sécurité sanitaire s'est invitée à la tribune par un éminent truchement : Bill Gates, le fondateur de Microsoft devenu philanthrope.

Le milliardaire, citant les exemples de l'épidémie d'Ebola, de la grippe espagnole de 1918 ou de l'hypothétique invention d'un virus à des fins « terroristes », a jugé « probable » une catastrophe planétaire de cet ordre dans les dix à quinze ans. Et exhorté, en toute logique, la communauté internationale à se préparer au plus vite à une pandémie mondiale. Il faut, a-t-il plaidé, s'y appliquer avec le même sérieux que quand la planète se préparait à une attaque nucléaire durant la Guerre froide. Les États, a-t-il précisé en guise d'exemple, seraient bien inspirés d'investir dans la recherche pour développer des technologies capables de créer des vaccins en quelques mois.

Cassandre de choc, Bill Gates ne s'était pas déplacé en Bavière sans chiffres. Il a brandi celui des possibles victimes : « 30 millions de personnes en moins d'un an ». Et celui du coût global d'une politique préventive : « 3,4 milliards de dollars par an » (3,2 milliards d'euros) versus celui de la perte annuelle qu'une pandémie provoquerait : « 570 milliards » (541 milliards d'euros).

 

K. P.

Source : Le Quotidien du médecin: 9558