La France nage depuis quelques jours dans un océan de paradoxes. Il n’y a jamais eu aussi peu d’entrées en réanimation depuis le début de l’épidémie mais on redoute déjà la deuxième vague de coronavirus. Depuis lundi, les gens sont autorisés à se déplacer mais ils sont dans le même temps invités à éviter les transports. Ils peuvent renvoyer leurs enfants à l’école mais on les encourage à télétravailler. Il leur faut mettre un masque pour prendre l’air. Et de peur d’être malades, ils ne se rendent plus chez le médecin…
Si les Français courent un risque, c’est plutôt celui de ne plus se soigner. Avec le confinement, les autorités ont constaté une baisse importante des passages aux urgences. La chute du nombre des consultations chez les médecins généralistes et spécialistes a aussi été spectaculaire, avec un recul des vaccinations obligatoires pour les enfants mais aussi de l’ensemble des dépistages. Le Premier ministre, à qui il a été reproché d’être à l’origine de la désaffection à l’égard des cabinets car il n’avait pas mentionné les rendez-vous médicaux parmi les motifs autorisés pour les déplacements pendant le confinement, a tenté de rectifier le tir. « La lutte contre le Covid-19 ne doit pas nous faire oublier les autres maladies », a-t-il ainsi affirmé.
Avec la fin de l’isolement, les généralistes espèrent un regain d’activité. Dans cette période de transition aussi inédite que la crise sanitaire l’ayant précédée, les médecins de famille auront un rôle majeur à jouer pour assurer la réussite du déconfinement. Ils seront notamment en première ligne pour identifier les malades et leur entourage familial immédiat, a indiqué Édouard Philippe. Une tâche qui méritera d’être encadrée dans les prochains jours pour garantir le maintien du secret médical.
Les syndicats de médecins ont par ailleurs prévenu : ils sont prêts à assumer cette responsabilité de vigie mais en aucun cas à servir de boucs émissaires en cas de seconde vague épidémique.
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