«P RESENTER le panorama le plus complet possible de la cardiologie internationale, d'aujourd'hui et de demain, avec des sessions* d'actualités enrichies, cette année, de reportages, de symposiums et d'ateliers organisés par les groupes de travail, tel est le but de ces 11es Journées européennes », explique le Pr Jean-Marc Lablanche, président de la Société française de cardiologie.
La recherche est aussi à l'honneur, avec des séances « hot lines » de très haut niveau scientifique qui seront suivies par la cérémonie de remise des prix et bourses pour le soutien à la recherche.
Des journées de formation et d'information
De nombreux thèmes d'actualité ont été retenus, avec, notamment, les nouvelles chirurgies cardiaques, les défibrillateurs implantables, le boom des statines, l'HTA et la grossesse, la grossesse et la prothèse mécanique, le traitement hormonal substitutif de la ménopause et les risques cardio-vasculaires, la greffe cardiaque en 2001, le traitement de l'infarctus chez un sujet diabétique, les leçons et les bilans des grandes études internationales, le devenir de la maladie coronaire, etc.
Comme le rappelle le Pr Jean-Paul Fauchier (Tours), « l'efficacité du défibrillateur cardiaque implantable est établie clairement dans la prévention de la mort subite (surtout chez le sujet coronarien et l'insuffisant cardiaque). Et, pourtant, le retard de la France en la matière est flagrant, puisqu'elle se trouve au dernier rang européen. Après des interventions auprès du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, un projet de soutien aux innovations diagnostiques et thérapeutiques coûteuses (projet EVADEF) a été lancé au cours du premier trimestre 2000, avec attribution de 38 millions de francs, reconductibles en 2001, pour l'implantation des défibrillateurs cardiaques, sous réserve d'un protocole d'évaluation médico-économique pendant deux ans ».
Une étape dans le développement du cur artificiel
Dans le cadre des systèmes d'assistance circulatoire, l'une des innovations les plus intéressantes concerne l'implantation d'un ventricule gauche intracorporel, avec un système extérieur qui alimente la pompe cardiaque, sans connexion à travers la peau, ce qui limite les risques infectieux. « Cette étape est fondamentale dans le développement du cur artificiel, car elle ouvre la voie à une plus grande sécurité d'emploi de ces systèmes », explique le Pr Philippe Menasché (Paris). Une autre innovation récente est la transplantation cellulaire qui vise à repeupler les zones fibreuses d'infarctus par des cellules vivantes contractiles (cellules musculaires squelettiques prélevées sur le patient). La première transplantation cellulaire chez l'homme a été effectuée à l'hôpital Bichat, sans problème en termes de faisabilité et de sécurité associées. Un plus grand nombre de patients et un suivi plus long sont désormais nécessaires avant de pouvoir valider la technique au sein des traitements de l'insuffisance cardiaque.
Un mode de vie qui n'est plus adapté à nos gènes
« Le succès des statines s'inscrit dans la modification de notre mode de vie (alimentation, sédentarité, tabac) qui n'est plus adapté à nos gènes », commente le Pr Jean-Charles Fruchart (Lille). « Les deux grands essais cliniques (étude 4S et WOSCOPS) ont montré les effets bénéfiques des statines tant en prévention primaire que secondaire en termes de réduction du risque d'infarctus et de décès d'origine coronarienne. En outre, les statines actuelles ouvrent des perspectives intéressantes, car elles permettent de réduire notablement le cholestérol LDL, mais permettent aussi une baisse modérée des triglycérides et une augmentation du cholestérol HDL. Elles ont des effets pléiotropes sur l'athérosclérose (inflammation vasculaire, fonction endothéliale, thrombose, etc.) et pourraient aussi réduire l'incidence des AVC ischémiques et, peut-être, prévenir l'ostéoporose. »
* Un certain nombre de sessions sont organisées conjointement avec plusieurs sociétés savantes françaises et certains groupes de travail de la Société européenne de cardiologie, dont la Société française est membre.
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