L’observance des traitements de fond de l’asthme est faible (environ 35 %), ce qui augmente le risque d’exacerbations, les patients utilisant leur traitement d’appoint uniquement en cas de crise.
Deux études, SYGMA 1 et 2, menées chez des patients de 12 ans et plus atteints d’asthme modéré, et qui ont montré la non infériorité d’un traitement à la demande sur le traitement de fond, proposent une alternative. Ces études, soutenues par le laboratoire AstraZeneca, ont été présentées au congrès de l’American Thoracic Society de San Diego mercredi 16 mai.
Les deux études, internationales, ont été menées sur une durée de 52 semaines. Dans la première, qui a rassemblé 3 849 patients, trois groupes ont été constitués. Dans le premier, 1 277 patients recevaient un placebo deux fois par jour et de la terbutaline à 0,5 mg (bronchodilatateur d’action rapide) à la demande (groupe terbutaline). Dans le deuxième, 1 277 patients recevaient un placebo deux fois par jour et l’association budésonide (200 μg)/ formotérol (6 μg) à la demande (groupe budésonide/formotérol). Et dans le troisième, les 1 282 patients recevaient du budésonide deux fois par jour (200 μg) et de la terbutaline à la demande (groupe traitement de fond de budésonide). Tous les patients recevaient des alertes électroniques leur rappelant de prendre biquotidiennement leur traitement de fond.
Pas davantage d’exacerbations
Le groupe budésonide/formotérol a de meilleurs résultats que le groupe terbutaline en termes de contrôle de l’asthme (nombre moyen de semaines avec un asthme bien contrôlé), mais inférieur au groupe avec budésonide en traitement de fond. Le taux annuel d’exacerbations était supérieur dans le premier groupe (0,2) que dans les deux autres groupes (0,07 et 0,09). Les auteurs ont aussi mesuré le taux d’adhésion au traitement de fond, et observé qu’il était de 78,9 % dans le groupe 3, un chiffre bien supérieur à celui en vie réelle. Ils ont par ailleurs constaté que les doses inhalées de glucocorticoïdes auxquelles étaient exposés les patients dans le groupe 2 étaient bien inférieures à celles du groupe 3 puisqu’elles n’en représentaient que 17 %, soit près de 6 fois moins.
La seconde étude, réalisée en partie par les mêmes auteurs, présente certaines similarités (essai randomisé en double aveugle multicentrique avec des patients de plus de 12 ans atteints d’asthme modéré). Mais il n’y avait là que deux groupes : dans le premier, 2 089 patients reçoivent un placebo deux fois par jour et l’association budésonide/formotérol à la demande (l’équivalent du groupe 2 de la première étude), et 2 087 patients reçoivent du budésonide deux fois par jour et de la terbutaline à la demande (l’équivalent du groupe 3 de la première étude). À la différence de la première étude, les patients inclus ici ne recevaient pas de rappels électroniques de prendre leur traitement de fond. L’adhésion au traitement de fond était ici de 63 % (un chiffre qui demeure supérieur à celui en vie réelle).
Dans cette étude, le taux d’exacerbations était le même dans les deux groupes, mais le contrôle meilleur pour le groupe traitement de fond. À nouveau, les patients du groupe budésonide/formotérol recevaient moins de corticoïdes inhalés que le groupe traitement de fond (environ 4 fois moins). L’étude SYGMA 2 confirme donc les résultats de SYGMA 1.
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