La plupart des médecins généralistes ont un pied sur internet... et si c’était pour goûter l’eau ? D’un côté, comme tout un chacun, le médecin de famille surfe de plus en plus sur internet. Et le dernier Baromètre Cnom-Vidal présenté en février montre que, le smartphone est le vecteur clé de cet e-transformation, de plus en plus de praticiens l’ouvrant même avant de prescrire. Pour autant, la conversion n’est pas si profonde si l’on en croit une récente étude Vidal-Les Echos Etude-Méditailing sur les pratiques digitales des médecins. La moitié des professionnels interrogés dans cette étude étaient des généralistes et leur réponse montrent qu’à l’heure du 2.0, internet est loin de s’être complètement invité dans le colloque singulier.
Ainsi, ils ne sont que 15% à avoir déjà recommandé à leurs patients des objets type tensiomètre ou glucomètre connecté, balances et autres bracelets reliés à internet. 14% seulement les renvoyant volontiers sur des applications santé mobiles... Et s’ils sont en revanche plus nombreux à avoir déjà conseiller un site internet santé (42%) ou un réseau social (28%) à leurs malades, c’est encore trop tôt pour dire que le digital a changé la relation médecin-malades : la plupart (44%) n’ont jamais intégré un conseil d’ordre « digital » à leur prescription et d’ailleurs, moins d’un sur cinq (17%) pensent que le digital est à même d’améliorer la relation soignants-soignés.
Difficile d’amener les patients sur la santé connectée quand on n’est pas soi-même un peu geek… L’enquête montre aussi que, faute de temps peut-être ou de connaissance du système, les médecins généralistes ne sont encore qu’une minorité (9%) à utiliser eux-mêmes des objets connectés dans leur consultation et seuls 7% ont déjà utilisé les serious games pour se former. Ils sont un peu plus nombreux (25%) à fréquenter un ou plusieurs réseaux sociaux professionnels. Et cette minorité juge cette expérience très utile (32%) ou utile (53%) quant aux infos médicales récoltées. De leur côté, leurs partenaires de l’industrie ne sont pas inactifs : 37% des généralistes rapportent que les laboratoires pharmaceutiques leur ont déjà proposé des services et dispositifs médicaux pouvant intéresser leur pratique quotidienne.
Au total, c’est quand même l’abstention qui domine. Et de ce point de vue, on relèvera que les généralistes paraissent moins proactifs que les autres spécialistes sur la plupart des usages proposés par les enquêteurs. Les choses pourraient néanmoins bouger assez vite. Sur les mêmes questions concernant les applications digitales ou les objets connectés au cabinet ou à conseiller pour le patient, entre 30 et 41% des généralistes se disent prêts à les utiliser à l’avenir dans leur pratique professionnelle.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature