La réforme de la première année commune aux études de santé (Paces), qui entrera en vigueur à la prochaine rentrée universitaire, est-elle vraiment une avancée ? On peut en douter tant la nouvelle formule semble alambiquée pour le commun des mortels. La première année de santé new look, ouverte au choix des futurs bacheliers depuis mercredi et jusqu’au 12 mars via le portail Parcoursup, a toutes les apparences d’un parcours du combattant.
Au prétexte de diversifier le profil des futurs médecins et de limiter le gâchis humain, les pouvoirs publics ont mis en place un système privilégiant plusieurs portes d’entrée mais aussi de nombreuses voies de réorientation. Sur le papier, l’intention est louable. Dans les faits, le résultat est très mitigé. Et ceux qui applaudissaient des deux mains la suppression du numerus clausus sont aujourd’hui plus prudents.
Dorénavant, deux voies d’entrée en deuxième année de médecine s’offrent aux bacheliers : le Parcours d’accès spécifique santé (Pass) remplacera peu ou prou la Paces et devrait concerner un peu plus de la moitié des candidats en médecine. Accessible dans presque tous les UFR, ce Pass sera constitué d’un tronc majeur en santé et d’un tronc mineur dans une autre matière. Seconde option : une Licence avec accès santé (Las) dont les matières et le nombre varieront d’une faculté à l’autre. Ces licences pourront porter sur des matières classiques (sciences, physique…), droit, économie ou sciences humaines avec une mineure en santé... Dans les deux cas, les candidats ayant les meilleures notes seront reçus directement. Tous les autres passeront un oral. La diversification des voies d’accès permet aux recalés de ne pas se trouver le bec dans l’eau. A noter que le nouveau système exclut le droit au redoublement...
L’un des objectifs de la réforme était d’augmenter les effectifs d’étudiants finalement reçus en médecine. Or, le nombre de places accessibles via chacune des filières n’est pas connu et sera de toute façon contraint. Le gouvernement voulait supprimer une Paces inégalitaire. Il a créé une usine à gaz semblant l’être tout autant, et moins transparente que l’ancienne P1.
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