Pétrifiante PÉTRA ! L'expression convient parfaitement tant est grand le choc émotionnel qui vous saisit à la vue du spectacle de cette insolite ville de pierres sculptées en plein désert jordanien. En contrebas de la bourgade de Wadi Musa, il faut marcher sur un long chemin caillouteux un bon quart d'heure pour s'enfoncer dans le clair-obscur du Siq, étroit corridor surplombé de falaises hautes parfois de 100 mètres qui laissent à peine entrevoir un ciel, réduit à un mince filet bleu.
Çà et là, gravés dans la roche tendre, des signes symbolisent la présence de Douchara, le dieu des Nabatéens, image énigmatique réduite à une bouche et deux yeux morts.
Au sortir du vertigineux passage apparaît enfin une trouée de lumière. Vision magique. Soudain, les falaises s'écartent, dévoilant dans un éblouissement solaire le majestueux et colossal tombeau d'El Khazneh le « Trésor ». Haut de 40 mètres, flanqué de colonnes corinthiennes et de statues, c'est le monument le plus célèbre de Pétra. Sa façade porte encore les traces d'impacts de balles tirées jadis par les bédouins qui croyaient qu'elle dissimulait le mythique « trésor du pharaon ».
C'est au 1er siècle avant J.-C. que les Nabatéens, une très ancienne tribu nomade venue du Yémen, firent de Pétra leur capitale royale après en avoir chassé les premiers occupants, les Edomites.
El Deir - le monastère - qui ne se livre qu'après une longue ascension d'escaliers de pierre et de sentiers caillouteux, dont la teinte jaune éclate sous le soleil, Qasr al-Bint, « le château de la jeune fille », temple tétrastyle à quatre colonnes avec ses escaliers et ses terrasses vertigineuses... Dans cette saisissante cité nécropole oubliée, s'alignent par centaines les monuments taillés comme en trompe-l'œil dans la montagne, tombeaux sculptés à flanc de falaise, ou triclinia, immenses salles de banquets funèbres semblables à de mystérieuses cathédrales rupestres aux voûtes de grès veiné de rouge ou de bleu, qui, sous la lumière, éclatent parfois en feux d'artifice multicolores.
Comme le dos d'un chacal.
Egyptiens, Grecs, Romains, Arabes et croisés francs ont tour à tour imprimé leur marque sur la ville rose.
On peut y admirer les dalles de la voie romaine et le cardo maximus qui traverse la ville basse où se trouvaient les habitations construites en pierre, avec ses bâtiments publics, marchés, palestres, palais et temples, dominée par la colline de Kaluté, où se dresse, solitaire,<\!p>Zeb al-Faraoun, haute colonne de pierre surnommée ainsi par les bédouins et dont la traduction se passe de commentaire.
Durant plusieurs siècles, Pétra, désertée, s'enlisa dans les sables, jusqu'en 1812 et l'arrivée de l'explorateur suisse Johann Burckart qui révéla au monde, relayé par les émouvantes aquarelles du peintre écossais David Roberts, les trésors oubliés de la fabuleuse nécropole.
A l'horizon, s'étend le désert du Wadi Rum où s'illustra Lawrence d'Arabie qui le traversa à la tête de ses légions bédouines pour bouter l'armée turque hors d'Aqaba, le grand port qui ferme le doigt de la mer Rouge.
Désert superbe, sec et basané comme le dos d'un chacal, parsemé de stèles sculptées par le vent et les sables. Le Wadi Rum s'ouvre sur les monumentales falaises de grès rouge surmontées de sommets qui forment les « Sept Piliers de la sagesse », qui inspirèrent le célèbre livre du champion de la cause arabe.
Il faut à peu près trois heures de route en direction du nord pour rejoindre Amman, la capitale du royaume hachémite.
Cité moderne en pleine extension, Amman n'en finit pas de grandir avec ses quartiers flambant neufs contrastant avec la vieille ville, l'ancienne Philadelphie et ses vestiges antiques
Plus au nord encore, se trouvent d'autres joyaux, comme la cité gréco-romaine de Jerash, l'un des avant-postes de l'Empire, merveilleusement bien conservée. L'arc de triomphe d'Hadrien, l'hippodrome, les théâtres sont presque intacts et, sur la voie qui traverse le cardo, les traces de roues des chars qui la sillonnèrent au IIe siècle avant J.-C. sont encore parfaitement visibles.
Témoin d'une autre époque, Kerak et sa formidable forteresse, l'un des plus beaux châteaux croisés du Proche-Orient, domine de ses murs épais un canyon abrupt de 1 000 mètres de profondeur. La citadelle, qui fut le fief du redoutable et très contesté Renaud de Chatillon, l'ennemi irréductible de Saladin, finit par tomber en 1187 après dix ans d'un siège acharné. Renaud de Chatillon y laissa sa tête et le glas sonna définitivement pour les cités croisées de Transjordanie et de Palestine.
La femme de Lot.
Intelligemment restaurées, les ruines de l'ancienne forteresse - qui fut rebâtie au fil des siècles par ses occupants successifs, Omeyyades, Ayyubides et Mamelouks - sont toujours fort impressionnantes.
En descendant jusqu'à la mer Morte, le point le plus bas de la terre, la vallée du Jourdain apparaît comme aux temps bibliques avec ses collines aux lignes douces et ses cyprès qui évoquent parfois des paysages toscans peints par Giotto. C'est là que se trouve la « Béthanie au-delà du Jourdain » de la Bible, si l'on en croit les récentes découvertes des archéologues. Madaba, la cité des Mosaïques, sur le trajet de l'ancienne route des rois, abrite dans l'église grecque orthodoxe de Saint-Georges les superbes fragments de mosaïques reproduisant l'une des plus anciennes cartes de Palestine, de Jérusalem et des lieux saints.
Au sommet d'une colline dominant la mer Morte, tout près d'une caverne où coule une petite source, se dresse un grand bloc de sel qui serait la femme de Lot.
De ces hauteurs, l'œil porte loin. Mais nulle part la plongée du regard n'est plus intense que sur le mont Nebo. Moïse y contempla le pays de Canaan et la mer Morte et c'est là, dit-on, qu'il mourut et que se trouve son tombeau. Sur son emplacement présumé, une petite église fut édifiée par les premiers chrétiens byzantins en hommage au prophète. Plus tard, des fouilles révélèrent la présence d'un vaste monastère et de superbes mosaïques.
De la plate-forme située devant l'édifice s'étale - comme un rêve de Terre promise - le panorama magnifique et émouvant de la vallée du Jourdain à la mer Morte jusqu'aux toits de Jérusalem et de Bethléem.
La mer Morte et ses vertus
La mer Morte est un site géologique unique pour la climatothérapie en raison de sa situation au point le plus bas au monde à 412 mètres au-dessous du niveau de la mer, son taux de salinité six fois plus élevé que la Méditerranée, son climat chaud et ensoleillé (332 jours par an), son air riche en oxygène, en brome et en magnésium ainsi qu'en d'autres minéraux et ses boues noires aux vertus thérapeutiques.
Depuis la nuit des temps, les curistes viennent se baigner dans cette étrange mer d'eau tiède et épaisse comme de l'huile, sur laquelle on flotte comme un bouchon.
Ouvert en 1999 sur les rives nord-est, le luxueux hôtel 5* Movenpick Resort & Spa Dead Sea possède, avec le Zara Spa qui s'étend sur 6 000 m2, le centre de bien-être le plus grand et le plus sophistiqué du Moyen-Orient.
Un forfait spécial au Zara Spa est proposé pour 580 euros (chambre simple) ou 1 015 euros (chambre double) incluant le logement pour 3 nuits/4 jours au Movenpick Resort, 3 jours de soins et petits déjeuners et dîners sous forme de buffet durant le séjour. Nuit supplémentaire : 98 euros (simple) ou 148 euros (double).
Renseignements : Movenpick Resort & Spa Dead Sea, Sweimeh, Dead Sea Road, PO Box 815538 Amman, 11180 Jordan. Tél. 962 (5) 356.1125 . E-mail : zaraspa@movenpick-deadsea.com et www.zaraspa.com.
Pour partir
TRANSPORTS :
Cinq vols par semaine Paris/Amman, du mercredi au dimanche, sur Royal Jordanian Airlines (Tél. 01.42.65.99.80), à partir de 290 euros A/R.
FORMALITÉS :
Passeport valable six mois après la date de retour. Visa obligatoire délivré à l'arrivée à Amman (1 photo d'identité + 16,50 euros).
SANTÉ :
Aucun vaccin exigé.
CLIMAT :
Semi-aride de type méditerranéen. Températures de novembre à avril : 20 °C, et de mai à octobre : 26 °C.
MONNAIE :
Le dinar jordanien : 1 dinar vaut environ 1,10 euro. Toutes les banques acceptent les euros ainsi que beaucoup de commerçants.
LANGUES :
L'arabe et l'anglais.
HOTELS :
Mer Morte
- Movenpick Mer Morte Resort & Spa Dead Sea. Suweimeh-Dead Sea Road (5*). Tél. 962 (5) 356.11.11.
349 chambres et suites réparties dans des bungalows avec terrasses et balcons évoquant un village en pierres traditionnelles. Quatre restaurants et le Zara Spa, le plus moderne centre de bien-être du Moyen-Orient.
Petra
- Movenpick Resort Petra (5*), P.O. Box 214, 71810 Pétra. Tél. 962(3) 215.71.11.
A l'entrée de la ville ancienne de Pétra, belle architecture et décoration typiquement arabes. 156 chambres, deux restaurants.
- Movenpick Nabathean Castle (5*) P.O. Box 184, Wadi Musa 71810 Pétra. Tél. 962 (3) 215.72.01.
Perché à 1 400 m d'altitude au-dessus de Pétra avec une vue spectaculaire sur la « cité rose ». 92 chambres et suites, restaurant gastronomique haut de gamme, piscine couverte de 110 m2 ouverte toute l'année.
Site Internet : www.moevenpick-hotels.com.
Amman
- Amar Crowne Plaza (5*) Suweifieh P.O. Box 950555 Amman, Jordan. Tél. 962 (6) 551.00.01.
Au cœur du quartier des affaires d'Amman.
SÉJOURS :
Le tour-opérateur « Les Voyages du Pharaon » propose un circuit combiné Pétra/Thalasso/mer Morte de 8 jours/7 nuits à partir de 950 euros (HT) Paris/Paris (base double) incluant le vol A/R au départ de Paris, les transferts, les 7 nuits en hôtels 5* petit déjeuner (à Amman, à Pétra et sur la mer Morte, au Movenpick Resort & Spa Dead Sea - cure de thalasso à régler sur place, à partir de 319 euros/pers. pour le forfait de 3 jours de soins -, le circuit en voiture privée avec chauffeur et les visites du mont Nebo et Madaba, la forteresse de Kerak, le site de Pétra et le désert du Wadi Rum. (Départs les samedis et dimanches d'octobre jusqu'en mai 2006).
RENSEIGNEMENTS :
- Office du tourisme jordanien : 12, rue de la Paix, 75002 Paris. Tél. 01.42.60.46.91.
- Les Voyages du Pharaon
20, rue des Fossés-Saint-Bernard, 75005 Paris. Tél. 01.43.29.36.36 et dans les agences de voyages.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature