SOUS CORTICOÏDE, la perte osseuse est rapide, manifeste dès les six premiers mois et pouvant atteindre 5 à 15 % en un an. Cette perte osseuse est dose-dépendante, ce qui conduit au premier message de C. Roux : quand on prend une corticothérapie au long cours, il ne faut pas se ruer d’emblée sur les plus fortes posologies car le prix (osseux) à payer risque d’être élevé.
La prévention passe aussi par des mesures simples (lutte contre l’immobilisation, par exemple), ou des prises en charge spécifiques (correction d’un hypogonadisme chez la femme jeune, par exemple). Surtout, une prévention de l’ostéoporose est bien codifiée par les recommandations de l’HAS : la prévention doit être envisagée lors d’une corticothérapie supérieure à trois mois, administrée par voie générale, à des doses supérieures à 7,5 mg/j d’équivalent prednisone, cela en cas d’antécédent de fractures ostéoporotiques ou si le T score (rachidien ou fémoral) est inférieur à -1,5.
Seulement voilà : des statistiques américaines montrent que même dans le groupe le plus à risque ( femmes ménopausées) moins de la moitié des patientes ont eu une ostéodensitométrie et moins d’un tiers reçoit un traitement préventif par bisphosphonate. « Pourtant, s’insurge Christian Roux, à DMO égale, le risque fracturaire est plus élevé dans l’ostéoporose cortisonique, avec les conséquences que l’on connaît (mais que tout le monde oublie). Et, on constate que plus les femmes sont malades et moins elles sont traitées. »
L’arrivée d’Aclasta.
L’arrivée d’Aclasta va-t-elle changer la donne ? Le Pr Roux l’espère, en rappelant que l’indication de l’acide zoledronique repose sur une étude (Horizon-CIOP) qui a permis d’inclure 833 patients recrutés dans 12 pays d’Europe, aux États-Unis, en Australie, à Hong Kong, en Israël. Après randomisation, ces patients recevaient soit de l’acide zoledronique (une perfusion par an) soit du risedronate (5 mg/j).
Au bout de 12 mois, le groupe Aclasta présente une augmentation significativement plus élevée de la DMO par rapport au groupe risedronate, que ce soit dans le groupe « préventif » (corticothérapie inférieure à 3 mois) ou dans le groupe « curatif » (traitement de plus de trois mois). À noter que, dans cet essai, aucun effet indésirable sérieux n’a été rapporté.
Il est clair que pour qu’Aclasta « booste » la prise en charge de l’ostéoporose cortisonique, il faudrait que l’obtention de la quatrième indication soit suivie d’un remboursement (la demande d’admission étant à l’étude)…
(1) Conférence de Presse organisée par Novartis.
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