Pr François Carré* : « L'activité physique en première intention pour trois maladies »

Publié le 22/02/2019
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Le Pr François Carré, cardiologue au CHU de Rennes et chercheur de l'unité UMR Inserm 1099 commente le rapport de l'Inserm sur l'activité physique dans la prévention et le traitement des maladies chroniques.

Quels sont les grands messages qui ressortent de votre travail d’expertise sur les bienfaits de l’activité physique ?

Pr François Carré : Nous visions plusieurs objectifs, dont celui de mieux comprendre les mécanismes d’action de l’activité physique dans les affections chroniques. Ce qui permet d’affirmer aujourd’hui qu’il faut la prescrire et l’intégrer dans le parcours de soins de tous ces patients. Notre travail conclut même que l’activité physique doit être prescrite en première intention pour trois pathologies : le diabète de type 2, l’artérite des membres inférieurs, les dépressions légères et modérées. Les autres thérapeutiques arrivent en second lieu.

En pratique, comment aborder cette prescription avec le patient ?

Pr F. C. : Elle doit commencer par une évaluation individuelle du patient, prenant en compte son état de santé, sa condition physique. Une éducation thérapeutique est indispensable, car on ne peut lui proposer de changer certaines habitudes de vie sans lui expliquer pourquoi. Il peut être aussi aidé en utilisant des objets connectés. Le mieux est qu’il soit adressé à un professionnel de sport santé pour lui proposer une activité physique adaptée à ses capacités et à ses envies.

La formation fait-elle défaut dans ce domaine ?

Pr F. C. : Des efforts sont nécessaires, même si cette formation progresse, grâce en particulier aux DU pour les médecins et à un enseignement spécifique en STAPS. Les jeunes médecins sont généralement intéressés. À Rennes, nous avons créé pour les étudiants en médecine une unité d’enseignement optionnelle sur les bienfaits de l’activité physique en médecine de 42 heures, suivie par plus de 80 % d'entre eux. Mais cette formation doit aussi concerner des kinésithérapeutes, des professionnels en activité physique adaptée, etc.

Propos recueillis par Nicolas Evrard

Source : Le Généraliste: 2862