Cette unité d'électrothérapie par " Arsonvalisation", nom donné alors à la diathermie, fut installée par Arsène d'Arsonval après qu'il ait étudié les effets des courants à haute fréquence sur les animaux.
Jacques Arsène d'Arsonval est né le 8 juin 1851 au château de la Borie à La Porcherie, dans la Haute-Vienne. Après des études au lycée impérial de Limoges, puis au collège Sainte-Barbe à Paris, d'Arsonval se destine à la médecine et assiste aux cours de Claude Bernard, dont il devient le préparateur au Collège de France de 1873 à 1878 . Après sa thèse de doctorat consacrée à " l'élasticité pulmonaire et la circulation", d'Arsonval va se passionner pour les applications biologiques et techniques de l'électricité. C'est ainsi qu'en 1881, après avoir lu "20 000 lieues sous les mers", il s'inspire d'une idée du capitaine Nemo et propose de mettre à profit la différence de température entre la surface et le fond de l'océan tropical pour faire tourner une machine thermique et produire ainsi de l’électricité, première formulation correcte du principe de l'énergie thermique des mers . En 1882, il construit avec Deprez le galvanomètre apériodique qui leur servira à étudier les contractions musculaires.
Pionnier de la physiothérapie
De 1882 à 1910, il dirige le laboratoire de biophysique du Collège de France, puis le nouveau laboratoire de Nogent-sur-Marne, dont il est le directeur jusqu’en 1931. Entre-temps, en 1894, il fonde l'École Supérieure d'Électricité. Ce pionnier de la physiothérapie aura aussi été un inventeur impénitent. il met au point le premier téléphone adopté par les PTT, démontre expérimentalement le transport de l’énergie électrique, invente le vase d’Arsonval, un récipient de verre à double paroi, le vide étant fait dans l'espace séparant les cloisons extérieure et intérieure. Par son principe, ce récipient est à l'origine des bouteilles thermos. Vers 1902, il collabore avec Georges Claude sur la liquéfaction des gaz et fait naître les industries de l’Air liquide à Champigny. Il est aussi partie prenante dans les débuts de la TSF et les premiers essais de téléphone sans fil en 1911. Pendant la Première Guerre mondiale, il parvient aussi à démontrer que les chocs électriques à haute tension ne provoquent pas forcément la mort immédiate et qu'une réanimation est possible par respiration artificielle.
Membre de l’Académie de médecine en 1888, de l’Académie des sciences en 1894, premier président de la Compagnie générale de radiotélégraphie et président de l'Institut d’actinologie en 1918, Arsène d'Arsonval - qui aimait à répéter " Grâce à la science, l’impossibilité d’hier sera la banalité de demain » - est mort le 31 décembre 1940 à La Porcherie, le lieu qui l'avait vu naître.
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