Thomas Mesnier a été choisi non pas pour une intelligence particulière mais parce qu'il était là, avec l'étiquette médecin, et sans doute volontaire… La nature humaine étant ce qu'elle est, il s'agissait pour cet individu de se faire mousser, faire un press book, le commencer du moins, et se placer. C'est fait. Comme toujours et ici de manière plus grave on charge le trait.
Plus grave, car on n'instrumentalise pas une profession et son contenu de cette façon par un sujet ici de son rang. Le cursus professionnel d'un médecin urgentiste étant ce qu'il est, ce n'est sans doute pas l'expérience professionnelle libérale qui l'accable. Pas plus que celle dédiée aux urgentistes et à leurs qualifications et poids spécifiques…
Le cocktail est donc en place pour favoriser ces dérives. Aucune concertation. On sait d'évidence ce qui est bon et mieux pour nous… Et ce sans avoir visiblement aucune connaissance de fond de notre métier.
- Légèreté. Pourquoi se gêner en effet ? Le métier de médecin dans ses fondements et dans sa relation spécifique médecin/patient, et ses responsabilités médico-légales, ne serait qu'une sorte d'assemblage que l'on puisse défaire ou scinder au gré des choses et des choix ? Vraiment ?
- Irresponsabilité. Elle est totale puisque l'on ouvre ici la boîte de pandore, en grand cette fois. Puisque l'exemple avait déjà été donné par d'autres écorchures dans notre périmètre d'actes sans que la profession ne hurle, ni n'y voit des préludes… Nous y sommes ! Inutile de revenir sur la forme de ses prescriptions officinales sur la forme et le fond : tout a été dit par nos confrères avec beaucoup de lucidité et de bon sens.
- Malhonnêteté intellectuelle. Là encore, elle est totale, et sans pudeur. Affirmer que l'on va pour cet exemple de chose décidée faire ensuite un protocole qui sera validé (à n'en pas douter) par la HAS aux ordres, et présenter la chose comme si cela pouvait absoudre cette mesure de tout son contenu délétère, est une vaste fumisterie…
Avec une « formation » que l'on peut prévoir d'insignifiante et de symbolique… Et pour quel tarif, puisque l'on n'a jamais vu une officine s'inscrire dans ce cadre officiel sans en demander des honoraires… ? Là encore, vous noterez l'absence totale de cet aspect des choses, réservé pour les coulisses, comme à l'ordinaire.
Quant à madame Buzyn, son rôle ici est déplorable, tout de misérabilisme, et d'hypocrisie, elle va désormais s'efforcer de réconcilier l'inconciliable du haut de son ancien rôle de professeur de médecine hors sol, qu'elle nous ressort de plus en plus de son placard, ces temps-ci, avec toute l'emphase et la satisfaction repue de son rôle bénéfique, vous l'aurez remarqué…
Enfin il est aussi un problème de fond particulièrement lourd : on ne peut pas se trouver à chaque législature à la merci de ce déluge de mesures surréalistes, proposées par des gens - même élus - qui ne connaissent rien à notre profession, s'en contrefichent complètement au demeurant, mais qui se croient obligés d'ajouter leur grain de sel à un ensemble d'excitation générale. Un filtre ou un garde-fou officiel devrait exister, pour parer à tout cela.
Enfin, on ne saurait aborder ce sujet grave, grave car désormais l'on sait que tout peut être fait et conduit pour et surtout contre notre métier, sans pudeur, sans dignité et sans respect, sans noter de manière extrêmement péjorative l'absence totale de réaction de l'ordre des médecins.
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