Primaire de la gauche : sur la santé, le troisième débat a tenu ses promesses

Publié le 20/01/2017
.

.

"Le sujet vous passionne", commente la journaliste de France 2 Léa Salamé alors que les sept candidats à la primaire de la gauche parlent de protection sociale. Balayée rapidement lors du premier et du second débat de la primaire de gauche, la santé s'est fait beaucoup plus de place troisième. La protection sociale était en effet le premier thème de la soirée.

Désaccord sur le rôle des complémentaires

Si tous les candidats s'accordent encore une fois sur le fait qu'il faut "sauvegarder la sécu", les spectateurs ont pu observer des divergences entre les candidats sur le rôle des mutuelles. Au micro, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon ont défendu leur projet d'une complémentaire santé publique. Et l'écologiste François de Rugy a ramené le sujet sur la proposition Hirsch-Tabuteau d'assurance maladie universelle. Ce fut pour s'en démarquer, car "il faudrait retrouver 42 milliards d'euros". En écho, l'ancien Premier ministre Manuel Valls a lui aussi défendu le système mixte actuel, rappelant que la "gauche est liée au mouvement mutualiste". Tout comme Sylvia Pinel (PRG) et Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate écologique et social), qui se sont aussi montrés en faveur de la préservation du système actuel.

Sur les déserts médicaux, les candidats ont ensuite rappelé les mesures (voir notre infographie) qu'ils entreprendraient en tant que président(e) de la République, ce qu'ils avaient déjà fait lors des deux premiers rendez-vous télévisés. Manuel Valls fut cependant un peu plus titillé par la journaliste Léa Salamé, qui lui lance : "Lorsqu'on voit vos propositions, on se demande si vous ne voulez pas la fin de la médecine libérale. Vous prônez un tarif unique chez le médecin, de combien serait-il ?". L'ex locataire de Matignon revient alors sur sa proposition de supprimer le ticket modérateur pour certains soins de ville, avant d'être repris par la journaliste :"Oui mais sur le tarif chez les généralistes ?", insiste-t-elle. "On doit en discuter avec les représentants des médecins", répond brièvement Manuel Valls.

Prévention et santé environnementale

Alors que les journalistes veulent passer au sujet du chiffrage des programmes des candidats, Manuel Valls renchérit sur la santé et la prévention : "Notre système est trop dans le curatif et pas assez dans la prévention. C'est un sujet majeur que nous devons aborder". benoît Hamon enchaîne alors sur la santé environnementale : "Aujourd'hui, 10 millions de personnes souffrent de maladies chroniques liées à nos modes de vie, à la façon dont on mange, dont on bouge et à cause des pollutions", martèle-t-il avant d'évoquer le problème des perturbateurs endocriniens. Les politiques sont une nouvelle fois coupés par Léa Salamé : "Il y a encore trop de thèmes à aborder", prévient-elle. François de Rugy (parti écologiste), très attaché à ce thème répond :"Je prendrai moins de temps sur d'autres thèmes, mais celui-ci est trop important". Il a ainsi pu rappeler son souhait de lancer "un plan santé environnement" pour passer au peigne fin tous les produits chimiques utilisés dans l'agriculture. Jean-Luc Bennahmias, clôture l'aparté sur la santé environnementale en constatant ironiquement : "Cela fait 30 ans que j'essaye de porter un débat sur ce sujet, je me félicite qu'on y arrive, c'est génial, formidable, bravo !".

Enfin, après avoir consacré plus de 20 minutes à la santé au début du débat, le thème revient à nouveau à la moitié de l'émission, alors que les candidats ont "carte blanche" pour s'exprimer sur une de leurs propositions qui leur tient à cœur. François de Rugy et Benoît Hamon décident alors d'évoquer la nécessité d'aller plus loin sur la législation sur la fin de vie et le droit à l'euthanasie, Vincent Peillon présente le service public des maisons de retraite qu'il souhaite mettre en place pour aider les familles à prendre en charge les personnes âgées et Sylvia Pinel prône la poursuite du Plan autisme et de l'accessibilité aux personnes handicapées. Preuve que, décidément, la santé a tenu cette fois ses promesses lors du troisième débat. 


Source : lequotidiendumedecin.fr