Prix des nouvelles molécules : le Pr Collet (CSIS) à la rescousse des laboratoires

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Publié le 20/04/2016

Alors que des médecins cancérologues, épaulés par la Ligue contre le cancer, ont lancé en mars puis en avril un appel contre « le coût exorbitant » de certains nouveaux traitements, le Pr Lionel Collet, coordinateur du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS, instance de dialogue entre l'État et les laboratoires), a pris ce mercredi la défense des industriels.

Invité du « Café Nile », à Paris, il a jugé que les prix correspondaient à une véritable réalité économique. « Beaucoup de nouvelles molécules ciblent une population de petite taille, a-t-il rappelé, ce qui induit un moindre profit pour les industriels. » Ces médicaments ont un coût de production considérable, a-t-il fait valoir.  

Autre obstacle à la modération des prix, la durée de développement d'un nouveau médicament est très longue, poursuit le Pr Collet, qui n'hésite pas à faire l'analogie avec d'autres secteurs. Cette durée de développement est selon lui de quatre ans en moyenne pour un nouveau modèle de voiture, de six ans pour un avion, et de douze ans pour un médicament. Ces délais diminuent d'autant la période de commercialisation pendant laquelle le médicament est protégé par son brevet.

Lionel Collet ne s'en tient cependant pas à cette seule vision industrielle de la fixation des prix. Ceux-ci doivent aussi être soutenables pour les comptes de l'Assurance-maladie, ajoute-t-il, et permettre l'accès de tous à l'innovation, même la plus récente. Bref, la quadrature du cercle.

« Les industries de santé ont un déficit d'image en France au sujet du prix des médicaments », reconnaît cependant le coordinateur du CSIS. Il a ironisé sur certains « opposants très féroces », pour qui le médicament est « dangereux, inutile et coûteux ». Pour lui, « ces opposants sont en bonne santé, grâce à ces médicaments qu'ils combattent ».

 


Source : lequotidiendumedecin.fr