La fortune des milliardaires a explosé durant la crise Covid, notamment dans l'industrie pharma, dénonce l'ONG Oxfam dans un rapport publié le 23 mai dernier, intitulé « Quand la souffrance rapporte gros ». Alors que 5,6 millions de personnes meurent chaque année dans les pays pauvres par manque d'accès aux soins de santé (soit 15 000 personnes par jour), la pandémie a fait 40 nouveaux milliardaires dans le secteur pharma, qui tirent parti à la fois de leur monopole de production et des subventions publiques. Les sociétés pharma selon Oxfam « se soustraient à leurs responsabilités fiscales en ayant recours à des paradis fiscaux et des pratiques fiscales agressives ». D'abord la société Moderna produisant un seul vaccin contre la Covid-19, qui a généré 4 milliardaires supplémentaires, a réussi, selon l'ONG, à transformer 10 milliards de dollars de financement public en environ 12 milliards de bénéfices. Seul 1 % de ses stocks sont allés aux pays les plus pauvres dont le taux de vaccination atteint à peine 13 %. Moderna a même refusé (pour l'instant) de participer à une initiative de l'OMS qui vise à garantir une fabrication locale et durable de vaccins dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Quant à l'autre fabricant de vaccins, Pfizer avec son partenaire BioNTech, il a versé presque 9 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2021. Pour autant, le laboratoire s'est engagé le 25 mai à vendre à prix coûtant certains de ses médicaments et vaccins à 45 pays pauvres, dans le cadre d'une initiative annoncée lors du forum économique de Davos en Suisse. Sur place, le dirigeant du géant pharma Albert Bourla a conclu un accord avec cinq présidents africains, Rwanda, Malawi, Ghana, Ouganda et Sénégal. Cinq domaines thérapeutiques seront ciblés dont les maladies infectieuses, l'oncologie, les maladies rares, les maladies inflammatoires et la santé féminine. Tous les médicaments développés à l'avenir seront inclus dans l'accord qui s'appliquera à terme à tous les pays à revenus faibles et à 18 pays à revenus faibles à intermédiaires.
Voir le rapport ici.
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