EDITORIAL

Quelle formation en cancérologie pour les futurs pneumologues ?

Publié le 31/03/2014
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Cette question de fond se pose à travers l’expérience que nous avons vécue de la valorisation des acquis de l’expérience (VAE) et l’analyse de la réforme annoncée du troisième cycle des études médicales.

Les avatars de la VAE en oncologie soulèvent la question des compétences attendues d’un pneumologue dans la prise en charge d’un patient souffrant d’un cancer du poumon. Quelle formation théorique ? Nous pouvons rendre ici hommage aux organisateurs des cours du GOLF dont la qualité de formation est unanimement reconnue. Quelle formation pratique ? La réponse à la question est ici plus complexe. Quels environnements de formation ? Quelle validation ? C’est un point que nous avons abordé lors de l’élaboration du référentiel métier de la spécialité en 2010.

Ce référentiel métier reste d’une brûlante actualité dans le contexte des propositions de réforme du troisième cycle et notamment de la disparition des DESC de type 2 (réanimation transformée en DES) et de la refonte des DESC de type 1 (cancérologie, immuno-allergologie, infectiologie, addictologie) en Formation Spécialisée Transversale (FST). La formation durera-t-elle quatre ou cinq ans ? Comment assurer une qualité de formation des spécialistes égale à celle du DESC d’oncologie ? Faudra-t-il réguler le flux des pneumologues se destinant à la pneumo-oncologie, domaine en pleine mutation actuellement ?

Autant de questions qui sont débattues actuellement et qui concernent non seulement les pneumologues mais aussi l’ensemble des spécialistes d’organes impliqués en oncologie. L’Inca a récemment mis en ligne les résultats d’une enquête sur la démographie, sa projection dans les années qui viennent, la répartition géographique et les compétences des oncologues et des spécialistes d’organe en oncologie. Ce rapport montre à l’évidence la place majeure des spécialistes d’organe. Ceci contraste singulièrement avec le peu de place laissée aux spécialistes d’organe dans le nouveau plan cancer. À l’heure où l’on discute « pied à pied » des compétences nécessaires et de la formation indispensable pour la prescription de chimiothérapie, il est proposé la création d’infirmiers cliniciens qui auraient cette compétence… Il est donc essentiel que soit concrètement reconnu le rôle majeur des spécialistes d’organe dans le dispositif. La Fédération nationale des spécialistes d’organes en oncologie (FNS2O), dont la Fédération française de pneumologie a été l’un des membres fondateurs, a l’objectif de faire valoir avec force l’importance de la spécialité pour la qualité de prise en charge et l’égalité d’accès aux soins en cancérologie.

Le bureau de la Fédération Française de Pneumologie

Source : Bilan spécialistes