Après des études de médecine à l’université de Caen puis à Paris, à l’Hôtel-Dieu et à la Maison royale de santé, Pierre Rayer obtint son doctorat en médecine en 1818, avec une thèse intitulée « Sommaire d’une histoire abrégée de l’anatomie pathologique ».
Son premier travail publié, en 1822, fut consacré à une épidémie de suette en Seine-et-Oise. Sous la Restauration, Rayer voulut se présenter au concours d’agrégation, mais, en raison de son alliance à une famille protestante, il ne put se faire inscrire. L’enseignement n’ayant pas voulu de lui, il retourna à la médecine de ville et grâce à l’entremise du banquier Alexandre Aguado, il put développer une clientèle nombreuse et lucrative.
Médecin consultant de Louis-Philippe
Après être passé par l’hôpital Saint-Antoine en 1825 et par l’hôpital de la Charité en 1832, Rayer fut choisi comme médecin consultant du roi Louis-Philippe. Cela ne l’empêcha pas de poursuivre ses recherches et de multiplier les publications. En 1837, il décrivit ainsi le farcin – ou morve cutanée – une maladie mortelle des chevaux transmissible à d’autres espèces, notamment à l’homme. Et en 1841, il fit éditer un traité en trois volumes sur les maladies des reins. En 1843, Rayer succéda à Morel de Vindé comme membre de l’Académie des sciences avant de fonder la Société de biologie.
Le 30 décembre 1850, Rayer publia un mémoire où, relatant des travaux faits en collaboration avec Casimir Davaine il donne la première description clinique détaillée du charbon.
Une nomination choquante
Le 19 août 1862, le docteur Rayer, qui était, depuis 1852, médecin ordinaire de Napoléon III, fut nommé par décret à une chaire de médecine comparée, créée exprès pour lui à la Faculté de médecine de Paris. Cet acte arbitraire choqua vivement les professeurs et les élèves de l’école. Surpris de voir un « étranger » leur être imposé, ils ne se privèrent pas de montrer leur mécontentement. Loin de tenir compte de leur opinion, Napoléon III renchérit en nommant Rayer doyen de l’école. Les élèves protestèrent de plus belle en sifflant le malheureux Rayer qui, dans l’incapacité de poursuivre ses cours, finit par donner sa démission le 18 janvier 1864. L’Empereur lui offrit alors un lot de consolation en le faisant grand officier de la Légion d'honneur.
Politiquement, Rayer était un libéral, plutôt libre penseur, et il entretint une longue amitié avec George Sand ainsi qu’avec Littré.
Notons aussi que Jean-Martin Charcot et Guillaume Duchenne de Boulogne effectuèrent leur formation d’internes dans le service de Rayer à l’hôpital de la Charité. Le médecin, originaire de Saint-Sylvain dans le Calvados, encouragea aussi la vocation scientifique de Claude Bernard.
Pierre Rayer est mort le 10 décembre 1867 à Paris.
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