Vols longue durée

Recommandations de l’Académie

Publié le 12/07/2010
Article réservé aux abonnés

DE PLUS EN PLUS de vols longue durée, de plus en plus de voyageurs qui peuvent être âgés ou à risques : l’Académie de médecine fait des recommandations pour renforcer la prise en charge médicale à bord et l’information préalable des passagers.

Le rapport de Jacques Bazex et Emmanuel-Alain Cabanis évoque les facteurs favorables à la survenue d’incidents médicaux : hypobarie avec augmentation du volume des organes, des cavités naturelles et des dispositifs médicaux à cavité, réduction de la pression partielle en oxygène, baisse de l’hygrométrie, vibrations, excès de boissons alcoolisées, café, boissons gazeuses, etc. Et la durée de vol : 76 % des incidents surviennent dans des vols de plus de 4 heures. Air France signale un incident médical pour 20 000 passagers, un décès sur 5 millions et un déroutement sur 20 000 vols (dont 40 % injustifiés). Le choc vagal est l’incident le plus souvent signalé.

Les conseils du généraliste.

Face à ces risques, les connaissances médicales du personnel de bord sont élémentaires (même si les compagnies françaises organisent une bonne formation de secourisme) et l’équipement médical limité, estime le rapport. Et s’il est possible de faire appel à distance au médecin régulateur médical, l’intervention d’un passager médecin – le Good Samaritan Medical Volunteer – est de « fiabilité douteuse », en l’absence d’une expérience des urgences.

Le futur passager doit être informé des risques, grâce à un « Guide du voyageur », recommande l’Académie. Il doit être encouragé à demander conseil à son généraliste, lequel pourrait s’informer auprès des médecins des compagnies ou suivre un certificat universitaire ad hoc. Parmi les personnels des avions, il faut former un correspondant médical de bord. Enfin, les compagnies et les constructeurs devraient prévoir un emplacement dédié à la prise en charge du passager malade, avec tous les équipements et moyens médicaux modernes, en particulier autour d’un poste de télémédecine.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8804